Pas de ruée attendue sur le Livret A après la hausse du taux prévue en août

Le ministre du Budget François Baroin l'a confirmé vendredi matin sur France Info : le taux de rémunération du Livret A sera bien relevé à partir du 1er août. Ce taux passerait de 1,25 % actuellement à 1,5 % ou 1,75 %, en fonction du chiffre d'inflation de juin.La collecte a repris depuis le début de l'année.A en croire les experts, cette revalorisation de la rémunération du livret A a peu de chances d'entraîner une envolée spectaculaire de la collecte. Chez Seeds Finance, l'économiste Cyril Blesson table sur 5 à 6 milliards d'euros de collecte (nette des retraits) cette année. A fin avril, la Caisse des Dépôts comptabilisait déjà 2,8 milliards d'euros de collecte cumulée sur les quatre premiers mois de l'année. Les chiffres de mai seront publiés la semaine prochaine, mais selon nos informations, les retraits ont été supérieurs aux dépôts le mois dernier. Les ménages privilégient la sécurité et la liquiditéOutre la hausse du taux, plusieurs éléments plaident pourtant en faveur d'une redynamisation de la collecte. « L'aversion au risque des ménages est très forte », explique Cyril Blesson, pour qui « l'augmentation des dépôts à vue est caractéristique d'une situation de trappe à liquidité ».Ainsi, entre janvier et mars, les flux sur les dépôts à vue (corrigés des variations saisonnières) auraient dépassé 8 milliards d'euros, selon Seeds Finance. De plus, l'écart de rémunération avec les autres placements liquides va devenir très faible. « Avec un Euribor à 3 mois à 0,73 %, les contrats à terme à 3 et 6 mois rapportent autour de 1% », constate Cyril Blesson. Dans ces conditions, les ménages auront tout intérêt à privilégier le placement le plus simple et le moins fiscalisé au moment où la réforme des retraites va entrainer un alourdissement de la taxation sur les valeurs mobilières. Dans l'absolu, le niveau du taux reste basMais si la hausse du taux de rémunération devrait confirmer le regain d'intérêt pour le livret préféré des Français, elle ne devrait pas modifier radicalement la tendance. « Les ménages sont beaucoup plus sensibles au niveau absolu du taux, qui reste faible, qu'à son niveau réel [corrigé de l'inflation] », explique Eric Delannoy, vice-président du cabinet de conseil Weave. « Quand le taux du livret A est tombé à 1% il y a eu un important mouvement de décollecte alors que le rendement net n'avait jamais été aussi élevé depuis presque 10 ans », constate-t-il.Pour lui, les banques n'ont pas beaucoup d'intérêt à pousser le livret A auprès de leurs clients. « Certes, cela leur apporte quelques ressources supplémentaires, mais en terme de revenus, cela reste très anecdotique », observe-t-il.
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