L'inquiétude sur la dette porte l'once d'or au firmament

Sur le Comex, le marché à terme new yorkais, l'échéance pour livraison la plus rapprochée, a culminé à 1262,50 dollars (1019 euros), près de 18 dollars de plus que son précédent pic du 6 juin dernier. Depuis le premier janvier, elle a progressé de 15% , à l'opposé de l'évolution de l'ensemble des matières premières mesurée par l'indice Reuters-Jefferies CRB qui affiche un bilan négatif de 7.1% depuis le début de l'année. Le métal précieux a connu sa plus forte progression hebdomadaire de ces trois dernières semaines au terme d'un parcours ininterrompu de 8 semaines de hausse.La crise de la dette des Etats européens relayée par les banques Cet accès de fièvre s'est opéré à la veille du week-end sans que l'on assite à des troubles majeurs du côté des changes, alors que la partié euro/dollar naviguait étroitement sur la crête des 1,24. Cependant, la flambée de l'or intervient bel et bien en réaction à la crise des dettes souveraienes en Europe, relayée par les inquiétudes sur les banques qui prèfèrent à nouveau placer leurs liquidités auprès de la banque centrale européenne pour une rémunération liliputienne plutôt que de risquer de se prêter entre elles de l'argent sur le marché interbancaire. La faiblesse des statistiques sur la production industrielle américaine et les derniers chiffres adverses de l'emploi aux Etats-Unis contribuent également à renforcer le sentiment de défiance sur les marchés financiers. Face à ces incertitudes grandissantes, l'or apparaît à un nombre chaque jour plus important d'investisseurs comme l'alternative aux monnaies, pointe Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital à Londres. La rue Vivienne reste calme Le cercle des investisseurs qui retrouvent les vertus protectrices immémoriales de la "relique barbare" s'agrandit alors que les particuliers s'arrachent les pièces d'or malgré une augmentation de la frappe des pièces les plus renommées comme le Krugerrand sud-africain qui a porté ses frappes du mois de mai à un record de 25 ans, sous l'effet de la demande des Européens. Toutefois en France , la rue Vivienne dans le quartier du palais Brongniart, qui compte le plus grand nombre d'officinse spécialisées en pièces d'or, reste pour l'heure assez calme sans que l'on puisse y observer des queues se former devant les boutiques comme on les voyait au début des années 80 ...Planche à billet Le New York Times citait ainsi récemment Daniel Arbes gérant du fonds Xerion (2 milliards de dollars) chez Perella Weinberg qui avouait : " il y a peu de temps, investir dans l'or ne me serait pas venu à l'idée" Mais les déficits croissants du Japon, et de la Grande-Bretagne l'ont conduit à se méfier des monnaies fiduciaires. Selon lui, le recours à la "planche à billet" est le plus plausible pour que les Etats sortent de leur impasse budgétaire. Et l'or lui semble le meilleur moyen de se prémunir contre l'inflation qui en résultera. Il n'est pas le seul si l'on en juge le montant des actifs en or sous gestion des fonds cotés spécialisés. Leurs encours ont plus que triplé depuis 2005 à près de 2000 tonnes à 2004,6 tonnes, selon les données collectées par l'agence Blommberg, dont 1308 tonnes pour le principal d'entre eux, le SPDR Gold Trust. La Chine veut diversifier ses réserves de change dans l'or Aux côté des investisseurs, la demande des banques centrales des pays émergents qui regorgent de plantureuses réserves étoffe la demande de métal. Ainsi, la Chine forte de ces 2400 milliards de dollars de réserves n'a encore que 1,6 % de ses réserves de change investies en or, selon Yin Zhongqing vice président de la commission financière de l'Assemblée Nationale du Peuple. Or, celle-ci devrait accroître sa diversfication en investissant dans des actifs aurifères et pétroliers. Des propos tenus hier lors d'une conférence à Shanghai. Propos dont on attendra toutefois la concrétisation car l'Empire du Milieu est toujours resté discret sur le marché international et s'est surtout employé à développer ses extractions dans le pays. La Chine, contrairement à l'Inde, l'Ile Maurice et Sri lanka, n'a pas acheté officiellement l'or que le FMI (403 tonnes) a mis sur le marché au début de l'année. 160.000 tonnes extraites depuis les EtrusquesL'histoire -celle de l'or est longue puisque près de 160.000 tonnes ont été extraites de la terre depuis les Etrusques - montre en effet que si sur une génération (30 ans) l'or n'a jamais constitué le meilleur placement, le métal précieux s'est révélé la seule planche de salut en cas d'évènements particuliers.
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