L'économie roumaine, victime collatérale des dérapages politiques

Atteintes à l\'Etat de droit et à l\'indépendance de la justice, contournement de procédures constitutionnelles, suppression de contre-pouvoirs démocratiques clés... La liste des reproches faite aujourd\'hui à l\'adresse de la Roumanie par la Commission européenne dans son rapport sur la justice est longue et sans appel. \"Ce rapport n\'aura pas nécessairement d\'effet immédiat mais sur le moyen et le long terme terme il est possible que de gros investissements soient annulés ou tout du moins reportés\", estime l\'analyste financier Laurentiu Rosoiu, qui explique que la transparence de la justice est l\'une des conditions de base pour de nombreuses compagnies.Les investisseurs étrangers n\'ont toutefois pas attendu ce rapport pour prendre leur distance avec la Roumanie. La chute de deux gouvernements depuis le début de l\'année et une possible destitution du président, qui sera confirmée ou non lors d\'un référendum organisé le 29 juillet, a conduit à un climat d\'incertitude et d\'attente dans le milieu des affaires. La semaine dernière, le Conseil des investisseurs étrangers (CIS) a confirmé dans un communiqué que \"le manque de prédictibilité représentait une barrière pour les agents économiques qui souhaitent s\'installer en Roumanie\".Les investissements étrangers, dernière solution pour sauver la croissanceMembre de l\'UE depuis 2007, la Roumanie a connu un boom économique sans précédent dans les années 2000. Touchée de plein fouet par la crise, Bucarest a dû se résigner à contracter un emprunt de 20 milliards d\'euros en mars 2009, dont 12,9 milliards d\'euros ont été assurés par le FMI. Les mesures drastiques prises par l\'ancien gouvernement de centre-droit, comme la réduction d\'un quart des salaires des fonctionnaires, ont permis d\'équilibrer les comptes et d\'obtenir l\'année dernière une croissance de 2,5%.Rien n\'est pourtant acquis et aujourd\'hui plus que jamais Bucarest a besoin de capitaux étrangers pour retrouver le chemin d\'une croissance durable. Une mission de plus en plus difficile. En 2011, les investissements étrangers directs ont baissé de 13,6% par rapport à 2010, atteignant leur plus bas niveau des neuf dernières années. Une tendance qui se poursuit en 2012.\"La Roumanie manque d\'épargne pour retrouver la croissance et doit attirer des capitaux étrangers pour y remédier (...) car les capitaux roumains n\'existent plus\", a affirmé la semaine dernière le gouverneur de la Banque nationale de Roumanie (BNR), Mugur Isarescu. Les capitaux étrangers attendent de leur côté le calme politique. 
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