Grand emprunt  : toujours plus de projets

finances publiquesAlain Juppé et Michel Rocard vont devoir se montrer impitoyables. Coprésidents de la commission sur le grand emprunt, c'est à eux qu'il revient d'identifier les priorités stratégiques d'investissement que cet emprunt devra financer. Or il ne se passe quasiment pas un jour sans que n'émerge d'ici ou de là un projet incontournable. Hier, Nicolas Sarkozy a enrichi la liste d'un nouveau projet. Le chef de l'État propose que l'emprunt national puisse « financer certains investissements dans les sciences du vivant », en particulier la création de cinq instituts hospitalo-universitaires (IHU). « Les IHU seront des plates-formes de soins, de recherche et d'enseignement que nous voulons de niveau mondial organisées autour d'un projet scientifique cohérent », a précisé le président de la République. Dépense d'avenirDans cette sorte de grand concours Lépine de la dépense d'avenir, chacun prend sa part. Le Premier ministre a ainsi fait du numérique une de ses priorités. Le patronat n'est pas en reste. La semaine prochaine, la CGPME fera connaître ses desiderata et le Medef devrait faire connaître ses propositions prochainement. L'Élysée semble souhaiter que les fonds levés par l'emprunt soient utilisés via des fondations ou des agences pour soutenir prioritairement l'enseignement supérieur et la recherche ? les IHU s'inscrivent dans ce cadre ?, les énergies renouvelables et les PME innovantes. Ces trois directions font d'ailleurs l'objet d'« une certaine convergence », selon un membre de la commission Juppé-Rocard. Un consensus qu'on ne retrouve pas quant au montant de cet emprunt et ses modalités. À l'Assemblée nationale, lors d'une réunion de travail de la commission des Finances, les députés se sont montrés préoccupés par le coût de l'opération sur les finances publiques. Comme pour l'écarter, ils soulignent qu'un emprunt auprès des particuliers ne se justifierait que dans l'hypothèse où le volume de fonds à lever serait si important qu'il déstabiliserait la politique d'émission habituelle de la France, plus de 200 milliards d'euros l'an. Ils estiment aussi parallèlement que devrait être pris l'engagement ferme d'un assainissement des finances publiques dès la sortie de crise. Dans l'entourage du rapporteur général du Budget, l'UMP Gilles Carrez, on évoque la possibilité de « gager » cet emprunt par les économies générées par une nouvelle phase de la révision générale des politiques publiques. nLes IHU seront des plates-formes de soins, de recherche et d'enseignement... de niveau mondial.
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