Face au défi d'Internet, le film français veut consolider ses soutiens

CinémaAujourd'hui, les organisations représentant le cinéma français ont rendez-vous chez Canal Plus. La rencontre doit ouvrir la renégociation de l'accord qui régit les engagements du groupe envers le 7e art, dont il est le premier financeur en France. L'accord en cours, d'une durée de cinq ans, arrive à échéance à la fin décembre.Vendredi, aux Rencontres cinématographiques de Dijon, organisées par la société des auteurs-réalisateurs-producteurs (ARP), Rodolphe Belmer, directeur général de Canal Pus, a précisé le déroulement de la négociation : « Nous voulons d'abord parvenir à une analyse commune de la situation. Puis discuter de l'accord. » L'analyse que Canal Plus entend partager est celle des nouveaux modes de consommation : « Les gens ne s'abonnent plus à une chaîne, mais à un bouquet, un univers Canal Plus, et ils veulent des offres à la demande », note-t-il. Cette entrée en matière laisse présumer que, pour Canal Plus, l'enjeu sera moins une baisse drastique de son investissement dans le cinéma que l'élargissement des droits obtenus en échange sur les films à la diffusion « non linéaire », comme son service Canal Plus à la demande, disponible sur PC et en TV sur ADSL chez Free et SFR.réenventer le modèleAvant d'entrer dans le vif de cette négociation, le cinéma espère boucler un accord avec Orange, pour ses cinq chaînes Orange Cinéma Séries. Les discussions, très avancées au printemps, n'avaient pu se conclure par une signature au Festival de Cannes, comme l'espérait Orange. Elles ont repris en septembre et achoppent encore sur quelques points. Le cinéma devrait obtenir d'Orange un minimum d'investissement garanti de 75 millions d'euros sur trois ans (2009 à 2011), indépendant du nombre d'abonnés recrutés. Mais, dès lors que la contribution sera calculée par abonné, l'opérateur veut que les abonnés à ces chaînes sur mobiles génèrent une obligation d'investissement deux fois moins élevée que sur ADSL. Pas question, ont prévenu les cinéastes de l'ARP, en conclusion des Rencontres. Ils veulent avec France Télécome;lécom « un accord juste, équilibré et historique. À travers lui s'ouvre une porte vers un nouveau modèle de financement par les opérateurs télécoms ».Mais face à la volonté de la filière de « réinventer le modèle de financement du cinéma », un « devoir » souligné par le ministre Frédéric Mitterrand à Dijon, des « jeunes » présents au débat du vendredi ont jugé ces discussions très éloignées des usages de la génération numérique, qui consomme les ?uvres en ligne. Si on trouve un chemin pour intégrer ces usages avec Canal Pus et Orange, on pourra s'adresser à Google et aux grands acteurs de l'Internet, a rétorqué le cinéaste Pierre Jolivet, vice-président de l'ARP.Isabelle Repiton213 millions d'eurosC'est la somme investie par le groupe Canal Plus, en 2008, dans la production de films français.
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