Lundi 18 octobre, plusieurs opérations escargots se sont succédé sur les autoroutes lilloises. D'autres sont prévues ce mardi. Aux dires de la CGT, cheminots et routiers envisagent de bloquer le Centre régional de transport de Lesquin, au sud de Lille. Lundi, plusieurs dizaines d'opposants à la réforme des retraites tentaient d'interdire l'accès aux deux dépôts de carburant de Dunkerque qui alimentent tout le Nord-Pas-de-Calais. Une centaine de salariés d'Alstom Transport Petite-Forêt arrêtaient les automobilistes sur l'autoroute donnant accès à Valenciennes. Le même jour, les gares de Lille, de Valenciennes et de Douai étaient occupées et devaient être dégagées par les forces de l'ordre. De nombreuses échauffourées avec les lycéens avaient lieu à Tourcoing, Roubaix et Valenciennes. Un peu partout dans la région, le mouvement de grogne s'intensifie. Les opérations coups de poing se multiplient et devraient se poursuivre. Pour Vincent Delbar, secrétaire général de l'union régionale de la CGT, « il y a un regain de mobilisation dans la région ». Mais personne ne parle de grève générale. Comme le souligne Philippe Foucart, responsable CFDT de la métallurgie, les salariés du Nord-Pas-de-Calais sont très touchés par la dégradation des conditions de travail et de l'emploi. Entre le début 2008 et la fin 2009, l'industrie régionale a perdu 17.000 emplois, soit 7,1 % de ses effectifs, selon l'Insee. Et les usines de l'automobile et de la sidérurgie n'en ont pas fini avec le chômage partiel. Le site de Sevelnord à Valenciennes est en sureffectif. Des questions se posent sur l'avenir de Renault Douai. À Dunkerque, ArcelorMittal fait appel aux RTT pour combler ses baisses de production. « Dans ces usines, les salariés ont perdu tellement de leur pouvoir d'achat qu'ils hésitent à faire grève », explique Philippe Foucart. La radicalisation du mouvement ne serait donc pas à attendre du côté des salariés de l'industrie. Mais après les lycéens, les étudiants lillois pourraient s'y mettre. L'assemblée générale qu'ils tiennent mardi midi le dira. Geneviève Hermann, à Lille

latribune.fr

18 Oct 2010, 23:47

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