Nexans compte consolider sa position de leader du câble en visant Draka

Même si le néerlandais Draka ne correspond pas exactement à son profil de cible prioritaire, Nexans ne veut pas passer à côté de cette opportunité. Le français, leader mondial du câble, a annoncé lundi son intention d'ouvrir des discussions avec Draka en vue de faire une offre publique d'achat à un prix de 15 euros par action, soit 730 millions d'euros au total. Il est soutenu dans cette démarche par le principal actionnaire de Draka, la famille milliardaire Fentener van Vlissingen, qui via la société holding Flint Investment détient 48,48 % de son capital. Pour autant, selon des sources proches, Nexans ne prévoit pas de lancer son OPA en bonne et due forme avant février prochain, ce qui mènerait à une clôture de la procédure entre fin mars et fin avril.Nexans, qui affiche depuis plusieurs semaines son appétit pour des acquisitions (voir « La Tribune » du 1er septembre 2010), souhaite en effet, conformément aux usages boursiers aux Pays-Bas, réaliser une opération non hostile. Le groupe français a donc posé comme condition préalable au lancement de son offre son approbation à la fois par le conseil de surveillance et le directoire de Draka. Lundi matin, le groupe néerlandais s'est contenté d'indiquer qu'il allait « étudier » cette proposition, la qualifiant « d'intention non sollicitée ».AvertissementPour Nexans, la démarche est d'abord défensive. Mi-2009, le groupe français avait assisté, impuissant, aux discussions de rapprochement entre ses deux principaux concurrents européens, l'italien Prysmian et ce même Draka, déjà à vendre. L'opération avait avorté faute d'accord sur la valorisation. Mais la tentative avait servi d'avertissement à Nexans, déjà alerté en 2008 par le raid d'un groupe coréen qui s'était emparé de 10 % du capital de Prysmian. Avec 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires, Nexans ne pèse que 7 % du marché mondial.Tablant sur une nécessaire consolidation du secteur du câble, le PDG de Nexans, Frédéric Vincent, est convaincu qu'il est impossible de rester à l'écart de ce mouvement. Sur le papier, Draka ne correspond pourtant pas à la stratégie de Nexans, d'aller compenser dans les pays émergents les effets de la crise qui frappe ses marchés matures. Sans compter que Draka reste très présent sur les câbles de télécommunications (qui représentent 36 % de ses 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires), secteur dont Nexans s'est progressivement désengagé, au profit de débouchés à plus forte valeur ajoutée.« Ayant laissé à Alcatel la majeure partie de cette activité, Nexans n'avait pas la taille critique dans les télécoms », se justifie-t-on dans l'entourage du groupe. « Draka est essentiellement présent dans les fibres optiques, plus intéressant que le cuivre », ajoute-t-on. Si l'opération ne devrait pas être bloquée au niveau des autorités de la concurrence à Bruxelles, des cessions ne sont pas exclues. En attendant, les marchés à Paris et à Amsterdam semblent convaincus. Le titre Nexans a pris 2,32 %, tandis que l'action de Draka a clôturé 50 centimes au-dessus de l'offre de Nexans, à 15,57 euros. Les analystes cités par la presse néerlandaise en fin de semaine dernière réclamaient entre 17 et 18 euros.
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