Dialogue difficile entre Lagarde et les maires

olitiqueFrançois Fillon n'a pas réussi à lever tous les doutes sur la réforme de la taxe professionnelle. En témoigne le débat sur les finances locales organisé hier au congrès des maires, auquel était invitée Christine Lagarde. Certes, les maires ont réservé un accueil courtois à la ministre de l'Économie. Certes, ils ne l'ont pas chahutée pendant son discours, très pédagogique. Mais on a attendu en vain l'émergence d'un quelconque dialogue entre les maires et leurs représentants d'une part, et Christine Lagarde d'autre part. Chacun produisant ses tableaux et graphiques pour contester ceux de l'autre. Et chacun écoutant l'autre de façon distraite, voire avec un agacement non dissimulé pour ce qui concerne Christine Lagarde.Comme François Fillon la veille, Christine Lagarde a assuré que la réforme permettrait le « maintien intégral » des recettes des communes, et le respect de l'autonomie financière. Pour garantir un peu plus cette autonomie, seront d'ailleurs transférés aux collectivités d'autres taxes et impôts. Explication?: il s'agit de transférer une centaine de millions de recettes de poche de l'État, type frais de gestion perçus par l'État, vers les collectivités.« Vous verrez qu'il n'y aura ni gagnant ni perdant quand on aura appliqué la réforme », a lancé la ministre, assurant que le lien entre entreprises et territoires serait maintenu. La ministre a aussi promis qu'elle continuerait la « concertation » avec les élus. Et assuré tenir à disposition de tous les maires des simulations sur les effets de la réforme, annonçant même la mise en service prochaine d'un numéro vert.perte d'autonomieLa réforme de la taxe professionnelle « n'est pas une vraie réforme, c'est d'abord une aide aux entreprises, ce n'est pas la construction d'un système de financement pérenne et responsabilisant de l'action publique locale », a répliqué Philippe Laurent, président de la commission des Finances de l'AMF et maire (DVD) de Sceaux, déplorant la perte d'autonomie financière pour les collectivités. De son côté, le rapporteur de la commission des Finances de l'AMF et maire (PS) de Fontenay-aux-Roses, Pascal Buchet, a été applaudi en déclarant que « les maires n'acceptaient pas d'être les boucs émissaires de la mauvaise gestion de l'État » et n'accepteraient pas de « faire le sale boulot ». Ce à quoi le député rapporteur du budget et maire (UMP) du Perreux, Gilles Carrez, a répliqué qu'il était « trop facile d'utiliser l'argument selon lequel les collectivités seraient vertueuses et l'État mal gér頻. « Cette réforme est importante, demandez à votre patron de vous laisser du temps?! » s'est écrié un élu du Valenciennois, faisant ? enfin ? sourire Christine Lagarde. Stéphanie Tisserond
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