Foire d'empoigne en vue autour de la future loi sur le marché de l'électricité

Loi Nome, acte II. Le gouvernement, sommé par Bruxelles de modifier les règles du marché de l'électricité afin d'y favoriser enfin la concurrence, a lancé mardi le coup d'envoi de sa deuxième tentative. Après avoir remisé à l'automne son premier projet de loi, farouchement retoqué par Henri Proglio qui s'installait alors à la présidence d'EDF, le cabinet de Jean-Louis Borloo a présenté mardi son nouveau texte aux différentes parties prenantes. « Ce projet de loi revient aux fondamentaux énoncés par le rapport Champsaur », a expliqué Pierre-Franck Chevet, directeur général de la Direction générale de l'énergie et du climat, lors d'un colloque organisé par François-Michel Gonnot, député UMP.À la première lecture du texte, le soulagement domine chez les concurrents d'EDF, qui craignaient une version plus conforme aux vues de l'électricien. Car cette loi va contraindre EDF à vendre à Direct Énergie, Poweo, Enel, ou autre GDF Suez, une partie de sa production nucléaire à un prix proche de son coût de revient. L'impact pour EDF dépendra du volume concerné ? on parlait précédemment d'un quart de sa production ?, du prix et de la durée du dispositif.bataille sur le prixAlors que les acteurs consultés sont invités à transmettre leurs premières réactions dans les trois semaines, le gouvernement repousse à plus tard le débat, qui s'annonce vigoureux, sur ces points cruciaux. Ils seront fixés ultérieurement par arrêtés. « Attention à ne pas transformer les centrales françaises en Jurassic Park du nucléaire », a lancé, mardi, Jean-Louis Mathias, directeur exécutif d'EDF. Pas question pour le groupe de voir son parc nucléaire en quelque sorte cogéré par un régulateur qui passerait au crible sa comptabilité afin d'en déterminer chaque année le coût de revient et le partage de la valeur ajoutée. « D'autant que gérer les centrales nucléaires séparément ou au centre du dispositif électrique français, avec des impératifs de sécurité d'approvisionnement, n'a pas le même coût », ajoutait-il.La bataille sur le prix ne fait que commencer. EDF refuse « de laisser un mur d'investissements à nos enfants, pour renouveler les capacités ». « Il est exclu de faire payer aux alternatifs le coût du renouvellement du nucléaire. Ce serait reconduire à l'infini le monopole historique d'EDF », a rétorqué Pierre-Franck Chevet. « Plutôt que 80 % de la production nucléaire vendue à 43 euros le mégawattheure (MWh), nous préférons 50 % à 38 euros le MWh, qui permettrait d'enclencher le cercle vertueux des investissements », a estimé Michel Crémieux, patron France d'Enel. Marie-Caroline Lopez
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