Si le groupe Saint Jean, installé à Romans (Drôme), a précieusement conservé la tradition de la recette de la raviole du Dauphiné (*), il en a automatisé la production qu'elle adapte aux standards les plus exigeants de l'agroalimentaire (référentiel IFS version 5 et ISO 14 001). Une ambition qui nécessite des investissements de l'ordre de 4 à 5 millions par an. « Nos usines sont au top pour augmenter en permanence la qualité de nos produits, l'hygiène et la qualité des bâtiments font la différence », souligne Guillaume Blanloeil, directeur général. Cette capacité d'investissement le groupe Saint Jean la doit au détenteur du capital, la société Sabeton cotée sur Nyse-Euronext. « La stabilité que nous procure Sabeton nous offre les moyens de nous développer et d'être plus ambitieux que si nous devions défendre nos projets devant des banques. De plus, le groupe a toujours cru en la raviole, recette qui sans l'industrialisation serait tombée dans l'oubli », explique le directeur général. Le groupe Saint Jean emploie 280 salariés. Si sa croissance a été lente jusque dans les années 1990, elle s'est accélérée en 2007 avec le rachat de Rochat (Isère) et de Pellerin (Drôme et Ain). Guillaume Blanloeil attendait pour 2010 un chiffre d'affaires de 47,5 millions d'euros avec un résultat prévisionnel net de 2 millions. Quatre activitésActuellement, les quatre sites de production fabriquent non seulement des ravioles, mais aussi des quenelles, des pâtes fraîches et plus récemment des produits traiteur. Quatre « métiers » qui obéissent à des cycles différents et ne sont pas soumis à la même concurrence. « Nous voulons que ces quatre activités soient homogènes et d'ici à quatre ans chacune devrait dégager un chiffre d'affaires de 20 millions d'euros », précise le dirigeant. Même s'il travaille sur des niches, Saint Jean bénéficie de l'avance prise sur les produits bio depuis 1993. « Nous avons subventionné le bio et cela a été très dur pendant douze ans, mais nous avons tenu bon. Avec 19 références nous sommes bien positionnés et nous continuerons à fabriquer 40 % de nos volumes dans cette catégorie ». De nouvelles lignes de plats cuisinés « Saveurs Express » dont l'emballage a été éco-conçu sont diffusées depuis septembre et de futurs lancements sont programmés pour mars et septembre 2011. Ces plats sont toujours destinés à la grande distribution qui vend 70 % des produits Saint Jean. Le groupe, qui compte aussi augmenter la notoriété de la raviole du Dauphiné dont 80 % des volumes produits sont commercialisés uniquement en Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Paca), entend se développer sur le marché de la quenelle dans la grande distribution dès janvier 2011. Cap sur l'internationalPar ailleurs, la vente directe et l'international sont autant de pistes de développement. « L'export ne représente que 1,5 % de notre chiffre d'affaires ; nous sommes en train de négocier des partenariats au Benelux, aux États-Unis et au Canada », précise Guillaume Blanloeil. Les relations avec la Suisse, l'Allemagne ou l'Espagne se construiront plus tard. (*) La raviole, recette de terroir du Dauphiné, est faite à base de farine de blé tendre ; elle ressemble à un petit ravioli, farci de persil, de comté et fromage frais.

latribune.fr

20 Jan 2011, 11:40

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