Bras de fer sur les chômeurs en fin de droits

Qui craquera le premier dans le dossier des chômeurs en fin de droits ? Pour l'instant, le patronat et le gouvernement se renvoient la balle. Aucun des deux ne veut prendre en charge financièrement une prolongation de l'indemnisation chômage qui éviterait que plusieurs centaines de milliers de demandeurs d'emploi connaissent une brutale chute de ressources dans les prochains mois. Mardi, Laurence Parisot, la présidente du Medef, a estimé que ce « dossier extrêmement sensible relevait de la compétence exclusive du gouvernement ». Le même jour, dans un entretien au « Parisien », Laurent Wauquiez, le secrétaire d'État à l'Emploi, jugeait, lui, que « l'indemnisation des chômeurs relève avant tout de la responsabilité des partenaires sociaux ».Inquiets, les syndicats adoptent une posture plus nuancée. Et se disent prêts à faire un geste à condition que le gouvernement prenne l'initiative. Après que François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, a indiqué mardi qu'il « fallait assouplir l'entrée » dans l'allocation de solidarité spécifique, son adjoint, Marcel Grignard, a précisé : « C'est d'abord au gouvernement de faire un geste », ensuite « la CFDT poussera pour que les partenaires sociaux assument complètement leurs responsabilités ».UrgenceIl y a urgence à trouver une solution. En raison de la dégradation du marché du travail, plus d'un million de personnes vont arriver en 2010 au bout de leurs droits à l'assurance chômage, selon une récente estimation de Pôle emploi. Soit 200.000 de plus que le rythme annuel d'avant-crise. Or, compte tenu des critères d'éligibilité à l'ASS ou au RSA, fondés sur les ressources du foyer et non de l'individu, seul un quart de ces chômeurs pourra bénéficier de ces dispositifs de solidarité nationale. Les autres risquent, à terme, de se transformer en « bombe sociale ». De quoi, peut-être, convaincre le gouvernement et les partenaires sociaux de sortir de l'impasse actuelle. Laurent Wauquiez a fait un premier geste, mardi à l'Assemblée, en promettant que le sujet serait abordé lors du sommet social du 15 février à l'Élysée. A. L. et I. M.
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