Il y a un an, UBS capitulait face au fisc américain

Triste anniversaire pour UBS, ce samedi. Il y a un an, jour pour jour, la banque suisse, premier gestionnaire de fortune du monde, faisait basculer la finance helvétique. Retour en arrière. Le 20 février 2009, UBS signe un accord avec la justice américaine. L'institution zurichoise s'engage à livrer l'identité de 250 de ses clients soupçonnés de fraude fiscale aux États-Unis. La décision, contraire au droit suisse et au sacro-saint secret bancaire, provoque l'émoi de l'autre côté des Alpes. Mais UBS, acculé, n'a alors guère d'autres choix. Depuis huit mois, l'étau se resserre sur lui. Le 19 juin 2008, l'un de ses banquiers, Bradley Birkenfeld, est passé à table : il a détaillé par le menu devant une Cour fédérale floridienne le système de dissimulation des avoirs financiers de ses clients qu'avait mis en place UBS outre-Atlantique. UBS transige encoreEn ce mois de février 2009, UBS a donc donné un premier coup de canif dans le secret bancaire helvétique. Il y en aura d'autres. Car le fisc américain, l'Internal Revenue Service (IRS), n'a pas enterré la hache de guerre. Le 19 août, la banque, sous pression, transige de nouveau et a livré à l'IRS 4.450 clients de plus. L'Association suisse des banquiers (ASB) salue alors un accord d'« une importance cruciale pour la place financière suisse dont les clients apprécient la stabilit頻. Mais, de stabilité, l'ASB n'en obtiendra pas. À ce jour, la Confédération n'a toujours pas remis à la justice américaine les noms des clients d'UBS. Le 24 janvier dernier, le Tribunal administratif fédéral (TAF) a même accepté le recours d'une contribuable américaine qui refusait que son identité soit livrée.Credit Suisse en profiteÀ Zurich, au siège d'UBS, on désespère de voir le chapitre se clore. Car l'enjeu est de taille pour la banque helvétique. L'affaire, conjuguée à ses pertes abyssales dans les subprimes et à l'affaire Madoff, a terni son image. Surtout, elle a détruit sa réputation de sanctuaire de la finance suisse, qui rassurait tant ses riches clients. Un déficit de confiance que les coups de boutoir contre le secret bancaire ont contribué à creuser. Du coup, une partie de la clientèle a quitté la banque. En 2009, plus de 100 milliards de francs suisses ont été retirés de ses caisses en gestion de fortune, après 111,6 milliards l'année précédente. Certes, sa masse d'actifs sous gestion reste immense (1.650 milliards de francs), mais le coup est dur. La direction veut croire que le retour aux bénéfices affiché au dernier trimestre 2009 fera revenir les clients, mais rien n'est moins sûr. Cette période d'instabilité, les concurrents d'UBS en tirent profit. Son éternel rival, Credit Suisse, a ainsi attiré plus de 40 milliards de francs dans ses caisses l'an dernier. En attendant l'embellie, UBS croise les doigts pour que l'affaire du fichier de fraudeurs en Allemagne ne le touche pas. D'après le quotidien suisse « Sonntag », la banque figure dans les listings de noms d'évadés fiscaux proposés à la vente à des États allemands.
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