Le tour de passe-passe de la Société Générale

La Société Généralecute; Générale manie à merveille la gymnastique comptable. Sur les neuf premiers mois de l'année 2009, la banque d'investissement de la Société Généralecute; Générale perdait 293 millions d'euros et se dirigeait vers une perte annuelle. Au troisième trimestre, elle était notamment plombée par l'impact de ses produits de couverture et de la réévaluation de sa dette pour 530 millions d'euros. Et, trois mois plus tard, malgré une perte de 563 millions d'euros, elle se retrouve étrangement en bénéfice de 623 millions d'euros sur l'année ! Pourquoi un tel changement ? Une dette mieux valoriséeLa Société Généralecute; Générale a en fait transféré des éléments de pertes comptables de sa banque d'investissement vers sa gestion propre. Avec la remontée des marchés en 2009 et l'amélioration de la qualité de crédit des banques, sa dette et ses produits de couverture ont vu leur valeur augmenter. Étant inscrits au passif de la banque, ils lui ont donc coûté plus cher et ont généré une perte comptable de 2,3 milliards d'euros sur 2009. SocGen a décidé de transférer ces pertes dans sa gestion propre, afin d'éviter à sa banque d'investissement d'afficher une troisième année dans le rouge.Une décision qui n'est d'ailleurs pas illogique car, si la dette propre est mise en place par la banque d'investissement, elle concerne le groupe entier. « Le régulateur ne prend pas en compte l'impact de notre dette propre dans le calcul de nos ratios de solvabilit頻, justifie Didier Valet, le directeur financier de Société Généralecute; Générale. En revanche, les couvertures concernent uniquement les activités de marché de la banque d'investissement. Plus-value comptableQuoi qu'il en soit, ce changement en cours d'année est très opportuniste, puisqu'il a comme seul but de préserver les comptes annuels de la banque d'investissement, le moteur de croissance de Société Généralecute; Générale, très critiquée ces derniers mois. En face, BNP Paribas avait placé les mêmes éléments dans sa gestion propre dès le début de la crise, il y a deux ans. « Nous avons transféré ces éléments au dernier trimestre, mais ils nous ont pénalisé pendant les neuf premiers mois de l'année », fait toutefois remarquer Didier Valet. Certes, mais en 2008, le mouvement était inverse et bénéfique pour la banque. La qualité de crédit des banques en général, et de SocGen en particulier, se détériorant, la valeur de sa dette et de ses couvertures avait fondu, son passif aussi, et elle avait dégagé une plus-value comptable de 2,5 milliards d'euros limitant à 235 millions d'euros les pertes de sa banque d'investissement. Cette dernière, après le retraitement (après transfert) des résultats, a finalement perdu 1,87 milliard d'euros en 2008 et gagné 623 millions d'euros en 2009. Société Généralecute; Générale a donc changé de fusil d'épaule au bon moment.
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