J.O. / Biathlon. Vincent Defrasne, porte-drapeau en berne

« Mon ambition ultime est de conserver mon titre, mais je suis réaliste parce que je suis dans une saison difficile. J'ai retrouvé le niveau du podium il y a trois semaines, maintenant il faut le faire. » Voeu pieux de Vincent Defrasne, prononcé dimanche dernier après le 10 kilomètres sprint, qui sacra un autre Français, Vincent Jay, alors que le porte-drapeau de l'équipe de France dut se résoudre à tenir un rôle de figurant : 53e. Deux jours plus tard, le Jurassien, qui avait rendez-vous avec le 12,5 kilomètres poursuite qui l'avait fait champion à Turin, sombra une nouvelle fois : 22e. «Je suis revanchard»Une déroute d'autant plus saisissante que Vincent Jay crevait à nouveau l'écran, avec une médaille de bronze, sa seconde récompense en quarante-huit heures. Le porte-drapeau de l'équipe de France allait-il connaître les mêmes déconvenues que le kayakiste Tony Estanguet, deux ans plus tôt à Pékin ?À l'issue de ce premier week-end, le gars de Pontarlier voulait toujours garder le sourire : « Ce début de JO est exceptionnel [trois médailles avec le bronze de Marie Dorin au sprint, Ndlr], ça donne de l'élan à l'ensemble de l'équipe, mais ça ne diminue pas les ambitions personnelles de chacun. Je suis revanchard. » À 33 ans, le taulier de la discipline, tout comme son vis-à-vis féminin, Sandrine Bailly (31 ans), également à la peine à Vancouver, allait-il refaire surface, faire jeu égal avec la nouvelle glisse bleue symbolisée par Vincent Jay (25 ans) et Marie Dorin (24 ans) ? Malheureusement pas. Pas d'excusesJeudi, Defrasne se loupait dans l'épreuve du 20 kilomètres individuel : 26e. Cette nouvelle désillusion marqua cette fois le Français. « J'ai eu du mal à récupérer de la poursuite. Ça fait quelque chose de moyen au final. C'est dur mais, je n'ai pas d'excuses. »Le capitaine de l'équipe de France n'aura plus beaucoup d'occasions de se racheter. Non qualifié pour la ?mass start ? de vendredi, qui ne retenait que les 30 meilleurs athlètes au classement de la Coupe du monde (Defrasne est 33e), l'élève de Stéphane Bouthiaux et Siegfried Mazet n'a plus que le relais pour sauver ses Jeux. Dernière chance de brillerEn seconde semaine, l'épreuve par équipes sera le dernier rendez-vous canadien du Français, et à n'en pas douter son ultime challenge olympique, lui qui dispute ses troisièmes Jeux. En 2006 à Turin et en 2002 à Salt Lake City, les Bleus de Raphaël Poirée et Vincent Defrasne avaient accroché le bronze. Début janvier, alors que le mouvement olympique français s'apprêtait à élire son représentant aux Jeux, Defrasne, avec un soupçon de prémonition, déclarait : « Porte-drapeau, c'est quelque chose de particulier, ce n'est pas anodin. Si on fait appel à moi, j'espère que je serai digne de ce rôle.»
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