L'origine chinoise des attaques contre Google se précise

Les cyberpirates chinois qui ont attaqué Google et des dizaines d'autres sociétés américaines se trouveraient dans deux écoles chinoises, rapporte le « New York Times ». Des experts en sécurité informatique, dont certains employés par l'Agence de sécurité nationale (National Security Agency ou NSA), cherchent les auteurs et les raisons de ces attaques révélées en janvier par Google. Le moteur de recherche avait constaté des intrusions massives dans ses systèmes informatiques. Intrusions qui avaient, semble-t-il, un objectif : identifier des dissidents chinois. Premier constat : Google s'est trompé sur la date du début des hostilités, qui pourraient avoir commencé en avril dernier. Un centre universitaire créé avec le soutien de l'arméeAprès une première piste à Taiwan, les chercheurs ont localisé les ordinateurs au sein de l'université Jiaotong, à Shanghai, et du lycée technique Lanxiang. Cette dernière institution, qui se trouve dans la province de Shandong, dans l'est de la Chine, a été créée avec le soutien de l'armée chinoise. Elle forme d'ailleurs des informaticiens qui vont ensuite travailler dans l'armée. Le réseau informatique de l'école est pris en charge par une entreprise chinoise, qui entretient des liens de proximité avec Baidu, le premier moteur de recherche chinois. Opérations d'espionnage industrielLa découverte de l'origine des attaques pose plus de questions qu'elle ne donne de réponses. Le gouvernement chinois est-il impliqué ? S'agit-il d'actes isolés, ou le fait de groupes organisés ? Un entrepreneur militaire américain, qui a fait face aux même problèmes que Google et qui a cherché l'origine du problème, pointe du doigt une classe d'informatique du lycée technique, où enseigne un professeur ukrainien. Des experts en sécurité informatique du secteur privé et des spécialistes de l'administration Obama ont vu circuler un document certifiant que le lycée technique est parfois utilisé pour des opérations gouvernementales. Malgré ses démentis, le gouvernement chinois pourrait donc bien être impliqué. Pour d'autres experts, les écoles seraient une couverture masquant des opérations d'espionnage industriel au service d'un troisième pays. Des hackers à gages, mais «patriotes»Une troisième analyse avance que les attaques de hackers pourraient avoir des fins criminelles. Avec un but : voler les secrets industriels des firmes technologiques américaines. Des experts indépendants, mentionnés par le « New York Times », expliquent que la Chine a mis en place un système d'espionnage très éclaté, faisant en sorte qu'il soit impossible de retrouver les origines des attaques. « Il faut comprendre qu'ils ont un modèle très différent en matière d'exploitation des réseaux », indique au quotidien américain James C. Mulvenon, directeur du Center for Intelligence Research, de Washington. Plutôt que de s'adresser à des agences spécialisées, comme aux États-Unis, ils préfèrent recourir des pirates individuels et « patriotes ». Pour un professeur de l'université Jiaotong, soit le piratage est le fait d'étudiants isolés, curieux de tester leurs connaissances, soit les ordinateurs ont été piratés de l'extérieur par des professionnels. M. Shao, professeur au lycée technique, explique qu'il est impossible que ses étudiants aient mené ce type d'opération, tout en admettant que, chaque année, 4 ou 5 d'entre eux sont recrutés par l'armée chinoise.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.