Canal Plus défend son projet de chaîne gratuite sur la TNT

Canal Plus persiste et signe. Lundi soir, Rodolphe Belmer a, à nouveau, défendu son projet de chaîne gratuite Canal 20, qu'il veut lancer sur la TNT en utilisant sa chaîne « bonus », qu'il doit recevoir fin 2011, comme TF1 et M6, à l'occasion du passage au tout-numérique. « Cette chaîne ne fera mourir personne et ne déstabilisera pas le paysage audiovisuel », a assuré le directeur général devant le club Galilée. Concernant le marché publicitaire, « il y a de place pour Canal 20 » qui s'adressera aux catégories socioprofessionnelles supérieures (CSP+). «Cette cible n'est pas servie par le marché, qui sert uniquement les ménagères et est actuellement cher, car constitué autour d'un duopole » - allusion au tandem TF1-M6. Au passage, Rodolphe Belmer s'est prévalu du soutien « des syndicats d'annonceurs et de régies publicitaires ».Il a promis que Canal 20 coproduirait des films français à budget moyen (4 à 7 millions d'euros) et des fictions à budget élevé : « notre objectif est de produire des fictions avec un budget de 1,5 million d'euros l'heure. Mais aujourd'hui, il manque pour cela 400.000 euros. Canal 20 apportera ce complément de financement ».Rodolphe Belmer a précisé que Canal 20 ne rediffuserait pas les programmes en clair de Canal Plus et serait dotée d'un budget d'« environ 100 millions d'euros par an », et non 200 comme indiqué initialement.Les canaux bonus couvrant moins de territoire que les autres chaînes TNT, la filiale de Vivendi ne veut pas utiliser le sien pour une chaîne payante, qu'il ne pourrait pas commercialiser avec le reste du bouquet TNT de Canal Plus.Changement de discoursEnfin, le dirigeant a expliqué que l'annonce de Canal 20 était initialement prévue « deux mois avant » le dépôt du dossier, soit à l'automne. Mais la chaîne cryptée a dû se dévoiler plus tôt que prévu à cause de « la sortie de TF1 et M6, qui ont déclaré ne plus vouloir de leur chaîne bonus », ce qui « n'était pas très favorable au moment où Bruxelles examinait le sujet. Il fallait donc signifier qu'un des acteurs en voulait ».Officiellement, le gouvernement assure que « rien n'est encore décidé ». Mais, depuis que TF1 et M6 ont retourné leur veste et militent pour un report des chaînes bonus, l'inflexion du discours est patente. Mi-décembre, Frédéric Mitterrand défendait ces chaînes « pleinement compatibles avec le droit communautaire et qui poursuivent des objectifs d'intérêt général, dont le soutien à création ». Le 24 février, Paris écrivait à Bruxelles pour défendre urbi et orbi la légalité des chaînes bonus... Mais, un mois plus tard, au Mip TV, le même ministre de la Culture n'avait plus un mot pour défendre les chaînes bonus. Au contraire, il déclarait que la décision serait prise à « en fonction des équilibres du paysage, et à l'aune des questions qui se posent à long terme », à savoir « le nombre de chaînes qui pourraient être financées par le marché publicitaire, mais également les meilleures options technologiques à retenir afin d'utiliser au mieux les fréquences ». Soit, en gros, les arguments de TF1 et M6...
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