La banque mise sur l'industrialisation pour doper sa rentabilité

Confrontées à une concurrence toujours plus rude et à une pression continue sur leurs marges bénéficiaires, les grandes banques s'adaptent aux évolutions de leur environnement en lançant des plans d'efficacité opérationnelle. à l'image des groupes Société Généralecute; Générale et BPCE, qui visent chacune 1 milliard d'euros de synergies en quelques années (voir illustration). Ces projets complexes s'inspirent largement des pratiques des entreprises industrielles. Des méthodes dont l'intérêt ne se limite pas à la réduction des coûts. « Si les gains quantitatifs sont généralement le facteur déclencheur des projets, l'industrialisation peut aussi servir de levier pour améliorer la qualité de service », souligne Antoine Oliveau, associé au cabinet Eurogroup Consulting. Un levier essentiel pour maintenir et développer la génération de revenus sur des marchés désormais matures. L'impact bénéfique sur le produit net bancaire permet alors d'accentuer la réduction du coefficient d'exploitation, donc de doper la rentabilité.Cette tendance de fond s'illustre par les projets de mutualisation des ressources en cours dans le secteur, et notamment la mise en place d'usines de production en back-office (lire ci-dessous), par exemple dans le crédit immobilier, le traitement des chèques ou l'assurance-vie. « Les usines permettent de dégager des synergies de coûts, mais aussi de revenus, notamment en améliorant la qualité de service et la relation client. Elles sont aussi un moyen de réduire le temps nécessaire pour porter de nouveaux produits sur le marché, donc de gagner en réactivité commerciale », poursuit Matthieu Parisse, directeur chez Eurogroup. Dans la même logique, les grands groupes bancaires adoptent depuis quelques années les méthodes d'optimisation qui ont fait leurs preuves dans l'industrie. Ils se sont ainsi appropriés la méthode de gestion « Lean » (lire ci-dessous), issue de l'industrie automobile, et qui vise à « dégraisser » les processus de production. Pour maîtriser des chantiers de transformation toujours plus nombreux, complexes et risqués, les banques se dotent par ailleurs d'une nouvelle fonction dont la mission est d'optimiser le pilotage des différents projets en cours ou en préparation (lire ci-dessous). « Dépasser les ego » Autant de démarches qui aident les établissements à sortir de la logique des silos dans laquelle ils s'étaient développés depuis plusieurs décennies, afin d'adopter une approche transversale de leur activité, davantage centrée sur les attentes des clients. Pour Antoine Oliveau, « il faut dépasser les ego et les baronnies pour entrer dans une logique de groupe, ce qui exige une impulsion forte de la direction générale, mais aussi une vraie politique de conduite du changement afin que les collaborateurs adhèrent à la démarche et se l'approprient ».
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