Les perspectives haussières de la potasse attisent les convoitises

Le marché de la potasse suscitait de nombreuses rumeurs depuis de longs mois. En lançant une offre sur PotashCorp of Saskatchewan, BHP Billiton met en lumière le motif de cette agitation : les prix de la matière première utilisée comme engrais pour l'agriculture ont, de l'avis général, touché récemment un point bas vers les 320 dollars par tonne au départ de Vancouver, principal port de transit du minerai. Un niveau vers lequel ils ne devraient jamais revenir, tant la progression de la population mondiale rend les fertilisants incontournables. Après une crise violente en 2009, qui a contraint de nombreuses mines à ralentir les cadences de production, la demande de potasse, mais aussi de phosphate et d'azote, les autres minerais utilisés dans le monde agricole, est en train de repartir à la hausse. Et même si le sommet de 2008, soit près de 600 dollars la tonne, est encore loin, la seule direction désormais envisageable est la hausse. « Nous sommes à un point-bas du cycle, c'est donc le bon moment d'investir dans ces sociétés » note Barrie Bain, directeur de Fertecon, une société d'analyse spécialisée dans les fertilisants. Selon Citigroup, les investissements de capacités qui se déroulent actuellement chez Vale, PotashCorp ou BHP devraient toutefois empêcher les cours de s'envoler brusquement. L'offre devrait en effet progresser au même rythme que la demande. « On l'a déjà vu dans l'aluminium : même si la demande progresse vite, les prix n'augmentent pas forcément si l'offre s'apprécie de façon concommittante », assurent les experts de Citigroup. Mais contrairement à d'autres minerais, les fertilisants évoluent sur un modèle économique récurrent : les engrais peuvent être ajoutés tous les ans à la terre. Selon les calculs de la société Potash One Inc, un dollar dépensé en potasse dans un champs de maïs se traduit par un rendement supplémentaire en céréales de 3 dollars. Alors que la surface de terres arables n'est pas éternellement extensible, l'ajout d'engrais permet d'augmenter les rendements agricoles. La Chine et l'Asie du Sud-Est consomment près de 40 % des fertilisants minéraux utilisés dans le monde selon la FAO, en raison des besoins importants en fertilisants du riz. À l'inverse, l'Ukraine et la Russie utilisent encore peu de fertilisants. Si l'intérêt des groupes miniers se porte plus spécifiquement sur la potasse, c'est aussi que le minerai, qui n'a pas de substitut connu pour l'alimentation des plantes, est relativement rare contairemement au phosphate et à l'azote. Selon l'US Geological Survey, les réserves commercialement exploitables en 2010 représentent 8,5 milliards de tonnes, dont 4,4 milliards de tonnes se situent au Canada et 1,8 milliard de tonnes en Russie.les fertilisants évoluent sur un modèle économique récurrent : les engrais peuvent être ajoutés tous les ans à la terre.
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