Les constructeurs français montent en cadence en Russie

Les constructeurs automobiles français misent sur la Russie. Magré les aléas d'un marché aux cycles exacerbés, un contexte politico-juridique souvent flou et une administration connue pour sa redoutable bureaucratie, PSA investit. Plusieurs années après Renault. Le constructeur et son allié Mitsubishi (MMC) débutent ainsi actuellement l'assemblage de leurs premiers 4x4 à Kaluga, en Russie. Après le démarrage des berlines compactes Peugeot 308 en mars et Citroën C4 en juillet, l'usine commune de PSA (70 %) et MMC (30 %) lance les Citroën C-Crosser et Peugeot 4007, copie conforme du Mitsubishi Outlander qui y est aussi assemblé. Inauguré en avril par Philippe Varin, président de PSA, le site de Kaluga (à 180 kilomètres de Moscou) a déjà monté 11.000 véhicules. Il devrait en fabriquer 95.000 environ pour le compte de PSA et 30.000 pour le partenaire japonais en 2011-2012. Avec, à la clé, un investissement de 470 millions d'euros. L'usine emploie 400 personnes.Ce n'est toutefois qu'un modeste début. Le taux d'intégration local à Kalouga reste extrêmement faible. Tous les composants sont... importés. Et, arrivé tardivement, PSA demeure encore un tout petit acteur, avec une part de marché (en baisse) de 2,7 % à peine et 31.000 ventes sur huit mois, selon les chiffres officiels de l'AEB. Venu en pionnier avec une usine à Moscou, Renault, lui, est beaucoup plus présent, puisqu'il détient 5 % du marché et a écoulé 57.230 unités sur la période. C'est certes beaucoup moins que GM, Volkswagen, le coréen Hyundai-Kia et Ford. Mais la Logan est la première voiture de marque étrangère sur le marché local. Surtout, Renault contrôle le premier constructeur russe, Avtovaz, dont il détient le quart du capital. Or, après une année 2009 catastrophique, Avtovaz remonte la pente. Le fabricant des Lada vient de revoir en hausse de 50 % son objectif de production pour l'an prochain, rapportait vendredi le journal « Vedomosti ». Le constructeur prévoit désormais de produire 698.922 véhicules en 2011, précise le quotidien financier citant le plan de production. En 2010, Avtovaz compte déjà fabriquer 573.000 véhicules. Ses ventes ont déjà bondi de 32 % sur huit mois à 317.693 exemplaires (sur huit mois).Primes à la casseVladimir Poutine, le Premier ministre russe, a annoncé mardi dernier la prolongation en 2011 des primes à la casse. Il a promis une enveloppe de 14 milliards de roubles (343 millions d'euros) à cet effet. Le marché russe, sinistré en 2009, a enregistré une progression de 51 % le mois dernier et de 14 % sur les huit mois. Compte tenu du fort potentiel de croissance du marché, les constructeurs étrangers essayent de s'allier aux groupes locaux. Hyundai-Kia discute avec le constructeur en faillite Izhavto pour produire des véhicules dans son usine d'Izhevsk d'une capacité d'environ 220.000 unités par an. Et Volkswagen envisage de mettre en place une ligne d'assemblage au sein du deuxième constructeur russe, GAZ, le fabricant des célèbres Volga de l'ère soviétique. La décision, qui était attendue pour septembre, ne sera prise qu'en fin d'année, a indiqué samedi le patron de Volkswagen en Russie.
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