les valeurs de « croissance protégée » ont la cote

l'actualité de votre argent Raisonner en termes de valeurs cycliques, défensives ou de croissance, c'est dépassé. Du moins selon Gérard Moulin, gérant d'actions chez Delu­bac Asset Management. Dans sa dernière lettre mensuelle de conjoncture, le spécialiste souligne que « l'exacerbation de la concurrence et l'apparition de nouvelles formes de risque ont érodé la visibilité de nombreux secteurs défensifs ». C'est le cas des laboratoires pharmaceutiques, soumis à la concurrence grandissante des fabricants de génériques. Quant aux valeurs de croissance, « les surcapacités de production accélèrent leur déclassement vers des secteurs cycliques, et accentuent la fragilité de leurs marges », explique Gérard Moulin. Et de citer comme exemple l'industrie des énergies renouvelables, a priori promise à un bel avenir, mais ravagée ces dernières années par la multiplication des acteurs et, partant, par la guerre des prix. C'est donc aux valeurs de « croissance protégée » que les investisseurs doivent désormais s'intéresser, argumente Gérard Moulin. Des valeurs qui disposent en moyenne d'un potentiel de hausse de l'ordre de 30?%. savoir-faire discriminantPour le gérant, « les sociétés de croissance protégée ont pour caractéristique un savoir-faire discriminant, qui leur permet d'imposer des hausses de prix à leurs clients. Et, par conséquent, de surperformer le marché boursier, à moyen et long terme ». Archétype de ces sociétés capables de fidéliser leur clientèle au point de jouir d'un véritable « pricing power » : le fabricant allemand de biens de consommation Henkel (voir infographie), détenteur, entre autres marques fortes, de la lessive Le Chat et des nettoyants ménagers Mir. Son cours de Bourse grimpe de 40?% depuis janvier, et la société vient de rehausser ses tarifs de 5?%, malgré une conjoncture économique défavorable. Un tour de force dont sont également capables le fabricant français de diagnostics in vitro Biomérieux et le producteur italien de spiritueux Campari, cite Gérard Moulin.quatre ans de stabilité Mais comment valoriser un savoir-faire, intangible, à la différence d'un actif industriel ? « Pour valoriser ces sociétés de croissance protégée, nous examinons leur marge opérationnelle, qui doit être au moins stable sur quatre ans. Nous focalisons également notre attention sur leur chiffre d'affaires, dont la croissance annuelle, à taux de change et périmètre constants, doit ressortir à 4 % au minimum, avec un effet prix supérieur à l'effet volumes. Enfin, nous regardons la capacité de ces entreprises à gagner des parts de march頻, expose Gérard Moulin. Conséquence de leur « pricing power », « les sociétés de croissance protégée, contrairement à nombre de valeurs cycliques ou prétendument défensives, sont à même de fournir aujourd'hui des objectifs de chiffre d'affaires et de résultats pour les prochaines années. Cette forte visibilité mérite une prime boursière », affirme Gérard Moulin. Exemple avec le prestataire de services de télécommunications par satellite Eutelsat, qui vise une hausse de 7?% au moins de son activité annuelle, d'ici à? 2012. Qui dit mieux ?
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