Loto Québec reste ambitieux en France

Loto Québec « n'a pas l'intention de vendre sa participation dans Joa Groupe », déclare à « La Tribune » Alain Cousineau, le président de la société publique qui détient le monopole au Québec des casinos (quatre établissements), des loteries et des paris sportifs. Au contraire, à travers sa présence au capital du troisième exploitant français de casinos, le canadien espère « participer à la consolidation du secteur des casinos en France ». Loto Québec détient 35 % du capital de Joa Groupe depuis 2006, aux côtés du fonds d'investissement Bridgepoint Capital, qui contrôle la majorité, et du management (10 %). Joa Groupe exploite une vingtaine de casinos en France et il vise pour 2010 un chiffre d'affaires de 215 millions d'euros. Cette participation n'a pas apporté beaucoup de satisfaction à l'opérateur canadien jusqu'à présent. Quelques années après l'entrée au capital de Loto Québec, Joa Groupe n'a pas réussi à accroître sa part du marché des casinos, qui reste à 9 %. Comme ses concurrents en France, il a été pénalisé par l'instauration du contrôle obligatoire d'identité aux entrées des casinos, par l'interdiction de fumer et enfin par la crise. En l'espace de deux ans, les chiffres d'affaires du secteur se sont effondrés de 20 % et la performance de Joa s'est inscrite dans cette moyenne. Loto Québec a subi l'impact de cette situation dans ses comptes 2009-2010, arrêtés au 31 mars. Il a dû déprécier la valeur comptable de sa participation de 54,5 millions de dollars canadiens (soit 38,4 millions d'euros) sur un investissement initial de 87 millions de dollars. Malgré tout, Loto Quebec garde confiance. Cette participation constitue sa seule incursion hors de ses frontières. « En 2000, l'offre de jeux au Québec avait atteint son maximum et elle plafonnait, se souvient le président de l'opérateur public. Nous avons alors étudié plusieurs pistes de développement à l'étranger pour exporter notre savoir-faire. » Après avoir étudié plusieurs projets, Loto Québec avait jeté son dévolu sur la France. Il est entré en 2006 au capital de Joa Groupe (Moliflor à l'époque) car « c'était le seul moyen pour pouvoir participer aux appels d'offres en France pour la création des casinos dans les grandes capitales régionales », explique Alain Cousineau. Jusqu'à présent, Joa Groupe n'a pas été retenu pour ce type d'appels d'offres. Héléna Dupuy, à Montréal
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.