Des arrêts de travail très disparates

Drôle de conflit, décidément, que celui en cours contre la réforme des retraites. Alors que les yeux étaient rivés sur un éventuel blocage venu des transports publics, l'étincelle des grèves reconductibles a été allumée par les salariés des ports et des raffineries. Certes, à chacune des grandes journées de mobilisation, les bastions traditionnels des syndicats ont connu des arrêts de travail, mais pas d'une ampleur ou d'une durée suffisante pour entraîner d'autres secteurs dans la grève. La journée de mardi l'a une nouvelle fois démontré. Ainsi, dans l'enseignement, le taux d'enseignants grévistes était de 13,9 % en moyenne dans le primaire et le secondaire, contre 22,1 % lors de la précédente journée de mobilisation le 12 octobre. Le SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire, avançait un taux de 31 % pour ce mardi, contre 45 % une semaine plus tôt. Phénomène de lassitude ou difficulté à assumer plusieurs pertes de salaires dans le même mois, la même décrue a été observée dans la fonction publique d'État avec un taux d'arrêts de travail de 11,5 %, selon le ministère. Dans les grandes entreprises publiques, le mouvement de grève n'a pas non plus rencontré le succès escompté par la CGT ou Sud qui s'y disputent souvent le leadership. Mardi, le pourcentage de salariés en arrêt de travail oscillait entre 10,2 % (direction) et 25 % (syndicats) à La Poste, atteignait 15 % chez France Télécome;lécom et EDF selon les directions, tous en baisse par rapport au 12 octobre. Seule exception, la SNCF où la grève a connu un rebond. Mais c'est surtout dans le secteur des ports, dans les raffineries et parmi les chauffeurs routiers que les arrêts de travail se sont multipliés et prolongés. Dans les deux premiers cas, la présence de fédérations CGT parmi les plus radicales a pu jouer. Mais pas seulement : dans chacune de ces filières, le conflit s'est nourri des inquiétudes autour des dispositifs existants - ou en cours de négociation - de cessation anticipée d'activité pour cause de pénibilité. La réforme des retraites décale, en effet, de deux ans l'âge possible de départ (de 55 à 57 ans par exemple pour les chauffeurs routiers). Un problème que le gouvernement n'a pas réglé dans son texte et qui lui revient aujourd'hui en boomerang. A. L.
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