PME : les conditions de financement s'améliorent

Les relations entre les banques et les PME sont encore loin d'être idéales, mais elles s'améliorent. C'est ce qui ressort du dernier « Baromètre sur le financement et l'accès au crédit des PME » de KPMG et de la CGPME. Elles sont encore 64 % à déclarer subir au moins une mesure de durcissement de leurs conditions de financement, mais en juin dernier cette proportion était de 81 %. Comme le révélaient déjà les précédentes enquêtes, ces mesures se traduisent la plupart du temps par des financements « avec des frais élevés ou à des montants plus faibles que souhaités », puis des « demandes de garanties supplémentaires ». En revanche, les demandes de cautions sont visiblement moins fréquentes qu'au début de l'année dernière.Bernard Cohen-Hadad, président de la commission financement des entreprises de la CGPME, explique le décalage entre le ressenti des entrepreneurs et la progression des encours de crédit aux PME affichée par la Banque de France, par le fait que « les chiffres de la Banque de France retiennent en général les prêts dont les encours sont supérieurs à 25.000 euros ». Pour lui, « des difficultés subsistent et c'est d'autant plus vrai que 60 % des entreprises de moins de 2,5 millions d'euros de chiffre d'affaires ont un seul partenaire bancaire. Elles en sont de ce fait particulièrement dépendantes ».Au-delà des questions de financement, un des principaux enseignements du baromètre KPMG concerne les difficultés rencontrées par les PME aujourd'hui. Les dirigeants interrogés évoquent en premier lieu (à 51 %, contre 30 % en janvier 2010) les hausses sur les coûts ou les prix pratiqués par les fournisseurs. Plus de trois quarts d'entre eux (77 %, contre 69 % en septembre 2010 et 85 % en juin) se déclarent par ailleurs inquiets pour l'économie française. « Le crédit va moins mal, mais les PME doivent maintenant renforcer leurs fonds propres pour passer un cap en terme de taille et être en mesure d'exporter », a quant à lui souligné le directeur général de la Caisse des Dépôts, Augustin de Romanet. L'institution de la rue de Lille intervient pour renforcer les fonds propres des PME - notamment depuis 2008 via le Fonds stratégique d'investissement - mais la tâche reste immense. En aval, les chefs d'entreprise sont souvent peu informés sur les possibilités qui leur sont offertes pour renforcer leurs fonds propres. Et en amont, les fonds privés disponibles risquent de diminuer. Selon l'Afic (Association française des investisseurs en capital), en 2009, 2,4 milliards d'euros ont été investis en capital-risque et en capital-développement. « 1 milliard avait alors été dégagé par les niches fiscales mais la loi de finances va rendre ces dernières moins attractives. Le solde venait des banques et des compagnies d'assurance. Mais compte tenu des exigences de Bâle 3 et de Solvabilité 2, cette poche risque tout simplement de s'effondrer », explique Augustin de Romanet.
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