Après avoir écarté Mitsubishi du capital d'Areva, Alstom pourrait être sollicité

Officiellement, le dossier d'une deuxième augmentation de capital d'Areva n'est pas à l'ordre du jour. Mais, chez EDF comme chez Alstom, elle est dans tous les esprits. Avec d'ailleurs, curieusement, presque le même discours en interne. « Le vrai enjeu, c'est la coopération industrielle. Entrer au capital d'Areva n'est pas indispensable sauf si cela renforce cette coopération. Nous ne pouvons pas être indifférents au sort d'un maillon important de la filière nucléaire française », entend-on dans l'entourage d'Henri Proglio, le patron d'EDF.Efficacité globale« Alstom n'est pas Fidelity. Ce n'est pas sa vocation d'être un partenaire financier. Mais on n'est pas obligés d'être mariés pour faire des enfants, ni d'avoir des échanges capitalistiques pour faire des projets ensemble », glissent les proches de Patrick Kron. Celui-ci n'hésite pas à s'afficher officiellement « demandeur d'une amélioration de l'efficacité globale de la maison France du nucléaire » en se déclarant « prêt à y participer et à discuter des modalités pour y parvenir » (voir ci-contre).Après avoir renoncé à ses rêves de fusion avec le groupe nucléaire, Patrick Kron pourrait être néanmoins amené à s'engager avec Areva. L'automne dernier, il n'a pas épargné ses efforts pour faire barrage à l'entrée de l'industriel Mitsubishi au tour de table du groupe dirigé par Anne Lauvergon. « Je trouvais que l'entrée au capital d'Areva d'un concurrent direct d'Alstom dans de nombreux domaines n'était pas la meilleure idée pour la filière nucléaire française », confirme-t-il à « La Tribune ». À court de candidats, le gouvernement a alors sollicité Alstom pour le tour de table d'Areva. « Cette fois, Patrick Kron a pu refuser mais on ne peut pas exclure qu'on mette vraiment la pression sur Alstom si une autre opération se décide », affirme un proche du sujet. Pas sûr que cette éventualité déplaise réellement au pourfendeur historique d'Anne Lauvergeon. « Avant de parler actionnariat, il faut attendre la stratégie qu'arrêtera le nouveau patron d'Areva », affirment-on en choeur chez EDF et Alstom. A suivre. M.-C. L.
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