AB Science étend son champ d'action dans la médecine humaine

Alain Moussy, PDG d'AB Science, est prudent sur l'analyse de la croissance de son entreprise, même si ses marchés, tant en médecine humaine qu'en médecine vétérinaire, peuvent rapporter très gros. Créée en 2001, la société pharmaceutique spécialisée dans la recherche et la commercialisation d'inhibiteurs de protéines kinases (IPK) a réalisé un chiffre d'affaires proche du million d'euros l'an dernier (917.000 euros, après 316.000 euros en 2009). « Notre croissance sera notamment liée, en 2011, à l'ouverture du marché américain puisque nous avons reçu l'autorisation d'y commercialiser le masitinib, notre molécule qui traite le mastocytome, un cancer également développé par les chiens. Il faudra continuer à investir sur le marché vétérinaire dont nous ne capturons pour l'instant que 10 % du potentiel en Europe », souligne Alain Moussy. Publiés mi-avril, les chiffres du premier trimestre 2011 (292.000 euros, + 35,2 %) sont en ligne avec les objectifs.Le groupe dispose en propre d'un portefeuille de molécules (dont le masitinib) enregistré en médecine vétérinaire en Europe et aux États-Unis et a développé des essais cliniques chez l'homme. Les futurs produits (anticorps et inhibiteurs) sont destinés à plusieurs pathologies graves (cancers, maladies inflammatoires et maladies du système nerveux central). Ainsi, AB Science a lancé en 2010 deux nouvelles études avec le masitinib (phases 2 et 3 de développement du médicament) pour le traitement de divers cancers chez l'homme (mélanome, estomac et lymphome) et de l'asthme sévère. Mais la dernière phase des essais cliniques - la phase 3 de mise au point d'un médicament - peut durer plusieurs années avant d'accéder à l'enregistrement et l'introduction d'un médicament sur le marché.Processus long et coûteuxCotée en Bourse depuis 2009 (Eurolist compartiment C), AB Science a obtenu cette année plusieurs sources de financement. La PME dispose ainsi d'une ligne de crédit pour 1,7 million d'euros (échéance février 2016), garantie par Oséo et souscrite auprès de la banque Neuflize OBC, du groupe ABN-Amro et de BNP Paribas. Et la semaine dernière, la société a annoncé avoir conclu un engagement de souscription d'un emprunt obligataire convertible réservé de 7,5 millions d'euros, qui permettra de financer des nouvelles études. Car de fait, la mise au point d'un médicament coûte très cher. « Chaque essai clinique en phase 3 nous coûte 1 million d'euros par an sur trois ans. Notre trésorerie nous permet de tenir deux ans et nous sommes toujours propriétaires de notre produit », précise Alain Moussy. La trésorerie disponible du groupe s'établissait à près de 20 millions d'euros en 2010 après en avoir consommé 8,3 millions d'euros. « L'idéal est de réaliser seuls les développements à terme, puis de s'allier à des partenaires de distribution. Peu de petites sociétés développent elles-mêmes leur phase 3 préférant licencier à de grands industriels dès la phase 2. Ce n'est pas notre modèle », précise le dirigeant. Il lui restera ensuite à mettre en place un réseau de distribution pour ses futurs médicaments dans les 130 pays ciblés.
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