Le coup d'envoi de l'opération « paiement sans contact » est donné à Nice ce vendredi matin. Banques, opérateurs téléphoniques et réseaux émetteurs de cartes se retrouvent au côté du maire de la ville et ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, près de la Promenade des Anglais pour faire les démonstrations de cette nouvelle technologie censée simplifier la vie des consommateurs et des commerçants (lire ci-dessous). Testé en France à de multiples reprises notamment à Besançon en 2008 par Visa et la Banque Populaire ou à Caen et Strasbourg en 2009 par BNP paribas ou encore à Disneyland Paris par le Crédit Mutuel, le paiement par carte sans contact est techniquement prêt et sort à Nice de la phase expérimentale pour passer à celle du déploiement. D'ici la fin de l'année plusieurs centaines de milliers de clients se verront attribuer une carte nouvelle génération lors du renouvellement de leur carte « sans supplément de cotisation annuelle », affirme un banquier malgré un surcoût évalué entre 50 centimes et un euro par carte. De même, plusieurs milliers de commerçants seront équipés de terminaux sans contact sans surcoût, « au moins pour la première année », avance prudemment le banquier. Le modèle économique du paiement par carte n'est pas remis en question par cette innovation mais les banques doivent néanmoins revoir leur mode de facturation de façon à ne pas décourager d'emblée les utilisateurs. Ainsi un abaissement important des commissions prélevées auprès du commerçant pour chaque transaction sans contact va être mis en oeuvre, tenant compte du faible montant unitaire débité (moins de 20 euros). En revanche, le modèle économique pour le paiement sans contact par téléphone mobile semble plus difficile à trouver. « Les opérateurs téléphoniques estiment que la location d'un espace sur la carte SIM pour l'application de paiement bancaire est la meilleure solution », indique Delphine Nouvian, consultante au cabinet Equinox Consulting. Il reste à fixer le prix de cette « location ». Difficile sans connaître le potentiel d'utilisation. De plus, le paiement par mobile a pris du retard pour des raisons techniques. « Nous avons perdu un an et demi dans une bagarre industrielle de standards, pour savoir si le service bancaire sécurisé devait être placé sur la carte SIM, ce que nous avons choisi, ou sur une puce dédiée, comme au Japon », reconnaît Laurent Jullien, responsable du sans contact chez Bouygues Telecom et porte-parole de l'Association française du sans contact mobile (AFSCM). En outre, il manquait de vrais terminaux pour les commerçants et surtout de téléphones mobiles compatibles. Le premier téléphone intégrant la technologie sans contact NFC, le Samsung Player One, a été présenté en février au Congrès mondial du mobile de Barcelone. « D'autres terminaux conçus par d'autres constructeurs arrivent : les opérateurs mobiles disposeront d'un début de gamme de téléphones mobiles NFC courant 2011 », précise Laurent Jullien qui prédit que le service pourrait commencer à décoller l'année prochaine, lorsque l'expérience sera aussi étendue à l'Ile-de-France, à Strasbourg et à Caen. « procédure anti ping-pong »à Nice, les trois opérateurs mobiles qui vendront le Samsung « à un prix attractif » dans leurs boutiques « se sont engagés à équiper au moins 3.300 clients dans les trois mois à venir » affirme le porte-parole de l'AFSCM. « Beaucoup d'opérateurs européens regardent ce qui va se passer à Nice, la France est un précurseur de ce march頻 assure-t-il. L'écosystème à mettre en place est plus compliqué que dans le cadre de la carte de paiement. Il a fallu notamment définir une « procédure anti ping-pong » pour éviter que les clients ne soient baladés d'un centre d'appels à un autre en cas de problème. Cela fait l'objet d'accord bilatéraux entre banques et opérateurs et partie intégrante du modèle économique. n« Beaucoup d'opérateurs européens regardent ce qui va se passer à Nice, la France est un précurseur. » Système de paiement Sagem NFC par téléphone mobile. Le modèle économique pour ce type de paiement semble néanmoins difficile à trouver.

latribune.fr

20 Mai 2010, 23:24

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