Pékin donne des gages avant le G20

La Chine exclut une réévaluation immédiate du yuan. Mais l'annonce d'un assouplissement de son régime de change à une semaine du G20 de Toronto, au Canada, a été unanimement saluée par ses partenaires économiques. Ce geste de bonne volonté, qui reste à concrétiser, illustre un certain glissement de la diplomatie chinoise.Longtemps en retrait sur la scène internationale, Pékin, sorti considérablement renforcé de la crise des subprimes, semble prêt à assumer son rôle de superpuissance économique. En devançant d'une semaine les préoccupations américaines, la Chine contraint « les pays industrialisés à dévoiler les stratégies qu'ils entendent mettre en oeuvre pour réduire les déséquilibres économiques mondiaux », estime Philippe Waechter, chef économiste de Natixis Asset Management.L'évolution est en tout cas notable depuis le premier G20 des chefs d'État, celui de Washington, le 15 novembre 2008. Le président Hu Jintao y effectue en effet des débuts discrets. Il applique la maxime « Tao guang yang hui » (« Cacher la lumière et cultiver l'obscurit頻), autrement dit rester discret sur ses capacités réelles.Le ton se durcit quelque peu au deuxième rendez-vous postcrise financière. Dix jours avant le G20 du Londres du 2 avril 2009, le gouverneur de la banque centrale de Chine, Zhou Xiaochuan, s'en prend au rôle du dollar comme monnaie de réserve internationale. Il affirme que ce système comporte désormais plus de coûts que d'avantages et qu'il vaudrait mieux passer à une monnaie de réserve composée d'un panier de devises et de matières premières. L'attaque contre le dollar est appuyée par la Russie, le Brésil et d'autres pays émergents. Du coup, au G20, on ne parlera pas de la valeur du yuan.Même partition au G20 de Pittsburgh. Trois semaines avant, la Chine émet pour 6 milliards de yuans (878 millions de dollars) de bons d'État qu'elle commercialise hors d'Asie, ce qui est une première. Une manière de montrer que le yuan peut aussi commencer à devenir une monnaie de réserve, bien qu'à toute petite échelle encore.Sophie Gherardi et Xavier Harel
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