Comment réduire la facture énergétique

L'effort pour améliorer la performance énergétique et environnementale des bâtiments réclame investissements et méthodologie. « La difficulté, c'est de savoir dans quel ordre procéder. Et comment hiérarchiser les priorités, concède Ian Lefèvre, directeur technique d'Exprimm, un facilities manager (responsable de l'entretien et de la maintenance des installations techniques des bâtiments) qui gère 3 millions de mètres carrés bâtis. Les entreprises cherchent à diminuer leurs consommations, mais dans des conditions optimales de confort pour les usagers. » Plusieurs possibilités se conjuguent : rénover le bâti, changer le comportement des utilisateurs, améliorer l'instrumentation, moderniser les installations, mieux piloter les équipements ­thermiques ­existants. Mais par où ­commencer ? D'abord, par calculer et qualifier les surfaces du bâtiment afin de dégager des économies. À cet égard, la réglementation sur la Shon (Surface hors oeuvre nette) permet d'obtenir des mètres carrés « bonus ». « Par exemple, lorsqu'on aménage un bâtiment de 1.000 m2, l'isolant peut venir grignoter 50 m2. Le législateur autorise alors un certain nombre de mètres carrés de bonus à construire », précise Thierry Gareau, directeur général de Gexpertise, un cabinet de géomètres experts, dont les calculs sont opposables à l'administration. D'autres initiatives, très simples et peu coûteuses, peuvent être prises immédiatement. Comme équiper le bâtiment avec des capteurs (température, hygrométrie, lumière, détection de présence, etc.), des compteurs numériques, des sous-compteurs départementaux et un superviseur. L'intérêt, c'est d'automatiser la remontée des comptages afin de mesurer finement les consommations et de les analyser. Ce qui est plus fiable que les diagnostics basés sur les seules factures des fournisseurs. « L'un n'empêche pas l'autre mais, faute d'instrumentation précise, les entreprises souscrivent des abonnements souvent surdimensionnés que l'on peut renégocier à la baisse, souligne Ian Lefèvre. Ensuite, cette instrumentation permettra de piloter l'installation. » Modéliser les usagesAutre étape, la modélisation des usages : « Il s'agit de décrire de quoi les salariés ont besoin, où et quand pour que l'entreprise fonctionne », souligne Ian Lefèvre. « On définit alors des consignes de températures, de consommations et des plages horaires d'utilisation. C'est très simple. » Une fois ce travail effectué, on enregistre les progrès accomplis, tout en menant une politique de ­sensibilisation auprès des salariés et de suivi des consommations. Les décideurs seront alors en mesure de décider le remplacement des équipements lourds, comme une chaudière, ou de ­lancer des travaux sur le bâti. Chiffres en main. Erick Haehnse
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