La « supply chain » peut aussi être « équitable »

Le 10 juin, le Génial (groupement d'études et de novations pour l'ingénierie et l'aide à la logistique), un laboratoire de recherche de l'Esli (Ecole supérieure de logistique industrielle) de Rennes, présentait le résultat des travaux de ses étudiants. Cinq d'entre eux se sont ainsi interrogés sur la possibilité de mettre en place une supply chain réellement équitable, en s'appuyant sur un exemple concret, Lobodis. Spécialisée dans la commercialisation de cafés et autres produits (thé, sucre, cacao) issus du commerce équitable, l'entreprise bretonne cherche toujours à améliorer sa chaîne logistique et être ainsi en adéquation avec ses valeurs.« Si les producteurs et les coopératives répondent à un certain nombre de critères déontologiques, rien n'est imposé au reste de la chaîne logistique : importateurs, transporteurs, transformateurs, regrette Chloé Cousteix-Vincent, un des membres du groupe de travail. Nous avons cherché à imaginer ce que pourrait être une supply chain équitable et durable. » « Leurs travaux nous intéressaient d'autant plus que le poids de la logistique aval devient important, précise Frédéric Lerebour, directeur de production chez Lobodis. Autant nous maîtrisons assez bien la partie amont depuis une quinzaine d'années, autant l'évolution des contraintes de distribution depuis deux ans ont changé la donne sur l'aval. » Les produits de Lobodis étant essentiellement vendus en grande distribution, l'entreprise doit en effet faire face à une augmentation des fréquences de livraisons vers les plates-formes des distributeurs (trois fois par semaine contre une fois auparavant). « Nous devons nous adapter à cette logistique de flux tendu en optimisant les ressources et les compétences », souligne Frédéric Lerebour. Limiter l'empreinte carbonePour limiter les rotations de camions et donc l'empreinte carbone, Lobodis livre un entrepôt de consolidation multifournisseur qui alimente ensuite les différents distributeurs. Et pour aller plus loin, la PME envisage de mutualiser les transports avec plusieurs autres industriels jusqu'aux entrepôts de consolidation. Quant au niveau local, Lobodis, qui sous-traite déjà 80 % de la torréfaction et du conditionnement de ses cafés à un CAT (centre d'aide par le travail), vient d'y ouvrir une petite plate-forme logistique pour les approvisionnements en Bretagne et Pays de la Loire. « Nous sommes en phase de test, mais les premiers résultats sont encourageants, estime Frédéric Lerebour. Reste maintenant à calculer l'ensemble de notre bilan carbone et à faire des économies là où c'est ­possible. » Béatrice Delamotte
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