Un rêve éveillé

Votre esprit abrite la scène du crime. » C'est le postulat de départ de « Inception », le nouveau film de Christopher Nolan. Leonardo DiCaprio y campe Dom Cobb, un espion très particulier dont la spécialité est de se faufiler dans les rêves des dirigeants et des décideurs afin d'y dérober leurs secrets et de les monnayer. Très demandé, il montre tout de même des signes de fatigue, d'autant que son propre inconscient lui joue des tours : sa femme décédée Mall (Marion Cotillard) hante ses songes et finit toujours par surgir là où il ne l'attend pas, lui faisant payer le prix du remords.Un riche industriel Saito (Ken Watanabe) lui propose alors le coup du siècle, à l'issue duquel Cobb pourra enfin goûter à la paix à laquelle il aspire. Il s'agit d'inverser le phénomène, à savoir de planter une idée au plus profond de l'inconscient de quelqu'un. Pour ce faire, il monte une équipe de choc avec son inséparable acolyte Arthur (Joseph Gordon Levitt). Ils s'entourent d'un « chimiste » chevronné : Yusuf (Dileep Rao) chargé de les emmener, et de les maintenir dans le monde des rêves. À leurs côtés, un faussaire, qui peut prendre n'importe quelle apparence dans l'autre monde. Et enfin une « architecte » Ellen Page, révélée par « Juno », confirmée dans « Bliss », chargée de modeler l'univers dans lequel tout ce petit monde va se retrouver autour de Robert Fischer Jr (Cilian Murphy) jeune héritier qu'ils doivent convaincre de démanteler l'empire industriel de son père.L'avantage avec la science-fiction, c'est que, une fois qu'on a quitté la réalité, tout devient permis. Et d'entraîner les spectateurs de la prise d'un « nid d'aigle » - une forteresse haut perchée dans la montagne défendue par des bataillons de chasseurs alpins des plus tenaces - jusqu'au coeur d'une émeute à Manille. Résultat : « Inception » est mené tambour battant, une course-poursuite commence dès que le décor précédent a fini de voler en éclats. Il ne faut pas s'étonner de voir surgir un train au beau milieu d'une avenue à New York ni d'assister à une bagarre dans les couloirs d'un hôtel à la gravité contrariée. Christopher Nolan marche dans les traces des réalisateurs de « Matrix », où l'on voit les protagonistes plongés ici dans un sommeil profond et réalisant là les acrobaties les plus mortelles. Seulement là où les frères Wachowski nous immergeaient dans un univers sombre et glauque, le réalisateur des deux derniers « Batman » nous embarque dans un film de braquage qui tutoie les sommets du genre.
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