Fédrigo, sixième victoire française du Tour 2010

Et 1, et 2, et 3 succès français consécutifs. Il faut remonter à 1994 pour trouver trace d'une telle série tricolore. Riblon, Voeckler et aujourd'hui Pierrick Fédrigo succèdent à Jacky Durand, Luc Leblanc et Richard Virenque. Une habitude, presque, pour le coureur de la BBox. Déjà l'année dernière, le « nez de Marmande » s'était imposé lors d'une étape qui passait par le Tourmalet. Dans son groupe de dix échappés, le puncheur français était le favori pour enlever cette arrivée sur le plat de la ville de Pau. « Rien ne sert de courir »Lance Armstrong ne s'y est pas trompé en lui signifiant qu'il refusait de prendre le relais dans les derniers kilomètres pour garder des forces face à lui. En vain. Sans trembler, le Français a confirmé son statut en alliant la force de son mollet à son intelligence de course. En partant à 300 mètres de l'arrivée sur la droite de la chaussée, il était ensuite impossible pour le reste de la troupe de le rattraper. Un soulagement pour le cycliste de 31 ans : « Je pensais que j'allais rater mon Tour car je n'étais pas bien. Mais aujourd'hui, je sentais que c'était ma journée. Je suis resté concentré jusqu'à l'arrivée. On s'est frotté avec Cunego dans le sprint, car on savait la place qu'on devait prendre. C'est grandiose ». Jean de La Fontaine et son célèbre adage « Rien ne sert de courir, il faut partir à point » n'était pas d'actualité sur cette 16e étape. Aucune chance pour les retardataires d'empocher la victoire au terme des 200 kilomètres de course. Avec le col de catégorie 1 de Peyresourde dès le 11e kilomètre, les audacieux ont directement attaqué. Parmi eux, le septuple tenant du titre, Lance Armstrong. L'Américain est sorti du peloton dès le kilomètre 3 pour animer la course de bout en bout. Accompagné successivement de un à neuf compagnons d'échappée, le Texan a passé les quatre grand cols de la journée, dont le hors-catégorie du Tourmalet, aux avant-postes. Mais l'ancien chasseur d'étapes des années 90 a dû s'avouer vaincu face au profil de fin d'étape. Une descente de 61 kilomètres, entre le col de l'Aubisque et l'arrivée, privilégiant les jeunes jambes d'un baroudeur. On a longtemps cru à la fugue solitaire de Barredo (Quick Step) dans les cinquante derniers kilomètres. Mais les échappées et la baraka tricolore en ont décidé autrement. Lance Armstrong termine sixième et permet à son équipe RadioSchack de conserver la première place du classement par équipe. Loin derrière, à plus de 6 minutes, le maillot jaune Alberto Contador et son dauphin Andy Schleck ont enterré la hache de guerre. En attendant l'ultime étape de montagne jeudi, où le Tourmalet ne manquera pas (peut-être) de désigner le vainqueur de cette Grande Boucle 2010.
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