Les trois plus gros déficits de l'euroland émettent leur dette sans difficulté

Les marchés obligataires européens se sont détendus à l'unisson ce mardi, à la suite de la solide demande rencontrée par les émissions de la Grèce, de l'Espagne et de l'Irlande. Dans l'après-midi, le taux des obligations à 10 ans grecques reculait de 6 points de base, à 10,38 %, alors que le 1,95 milliard d'euros de titres à 3 mois, placé par le Trésor hellénique à un taux de 4,05 %, a attiré une demande totale de 5,2 milliards. Après la transaction à 6 mois de mardi dernier, il s'agit seulement de la deuxième émission de dette du pays épicentre de la crise depuis le 20 avril dernier.La plus forte décrue est intervenue sur le marché irlandais, alors que le pays a émis deux lots de 750 millions d'euros à 6 et 10 ans qui ont totalisé 4,95 milliards d'euros de demande. Après avoir augmenté de 6 points de base ce lundi dans le sillage de la dégradation de la note du pays par Moody's, le taux à 10 ans se contractait de 8 points de base, à 5,4 %. Le rendement consenti sur l'opération à 10 ans a certes bondi de 4,68 % à 5,53 % par rapport à la précédente adjudication, réalisée en avril avant le paroxysme de la crise grecque. Mais il a diminué de 4,52 % à 4,49 % sur la transaction à 6 ans, le précédent placement datant de juin.Détente progressiveTroisième plus gros déficit budgétaire de la zone euro après l'Irlande et la Grèce, l'Espagne a, elle, émis 1,7 milliard d'euros à 18 mois et 4,2 milliards d'euros à 12 mois. Les rendements respectivement consentis, de 2,221 % et 2,331 %, ont eux aussi baissé par rapport aux précédentes opérations réalisées le 15 juin dernier, pour une demande globale de plus de 12 milliards d'euros. Le taux à 10 ans espagnol cédait 5 points de base, à 4,35 %.Le succès des opérations de ces trois « PIIGS » (Portugal, Italie, Irlande, Grèce et Espagne), qui inquiètent en raison de leur endettement excessif, n'a pas fait rebondir le taux des Bunds, soutenu par le repli des Bourses européennes. Le taux allemand à 10 ans se comprimait de 1 point de base, à 2,64 %, tandis que les taux italien et portugais se repliaient de 6 et 2 points, à 3,99 % et 5,45 %. La détente s'opère progressivement sur les marchés de dette européens et a conduit la BCE à réduire ses achats d'obligations d'État. Elle n'a acquis la semaine dernière que 300 millions d'euros, contre plus de 16 milliards la semaine du 10 mai, portant le total d'achats à 60 milliards. Julien Beauvieux
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