Nokia chercherait un nouveau patron

Du sang neuf pour relancer la machine. Selon le « Wall Street Journal », Nokia chercherait activement un successeur à son directeur général Olli-Pekka Kallasvuo, sur la sellette après deux alertes lancés sur les résultats en avril et en juin.Une « rumeur » que n'a pas commentée le géant finlandais mais qui est jugée très crédible sur les marchés, tant le dirigeant de 56 ans, en place depuis 2006 et depuis trente ans chez Nokia, a perdu la confiance des investisseurs. Le conseil d'administration pourrait prendre sa décision d'ici à la fin du mois. Le premier fabricant mondial de téléphones mobiles, qui publie jeudi ses résultats du deuxième trimestre, conserve une part de marché solide de 35 % en volume à fin mars 2010, contre 40 % fin 2007 selon Gartner. Et la vision stratégique d'Olli-Pekka Kallasvuo, qui a su emmener Nokia sur la voie des services, avec le portail Ovi et le rachat de Navteq dans la géolocalisation, n'est pas en cause. Mais sa perte de vitesse dans le haut de gamme inquiète et affecte sa rentabilité et son image. Depuis la sortie de l'iPhone d'Apple à l'été 2007, Nokia a perdu les deux tiers de sa valeur en Bourse, soit 60 milliards d'euros de capitalisation, et n'en pèse plus que 26 milliards, quand Apple est valorisé 170 milliards d'euros.« Nokia était le BMW ou le Mercedes du mobile. Aujourd'hui c'est plutôt le Ford, synonyme de produit sûr et pas cher », analyse Carolina Milanesi, du cabinet Gartner. Il est passé à côté de la révolution des écrans tactiles et de celle des appareils à clavier Azerty, façon BlackBerry, même s'il rattrape son retard. « Nokia est toujours le roi du modèle classique monobloc d'entrée de gamme. Il est numéro un dans 195 pays, mais pas dans des marchés clés comme la Corée, le Japon, la France et surtout les États-Unis, le plus profitable, » relève Neil Mawston de Strategy Analytics. Prêt à briser le tabouSa faiblesse sur le marché américain (5 % de ses ventes en 2009) ne date pas d'Olli-Pekka : sa part de marché y était tombée de 30 % en 2001 à 15 % en 2006 avant de s'écrouler à 6 % cette année, faute de smartphone convaincant. « Il faut quelqu'un pour secouer Nokia » reconnaît l'expert de Strategy Analytics. Le groupe serait prêt à briser le tabou d'un dirigeant non finlandais. Il aurait approché un patron de société high tech américaine, que la perspective de déménager à Helsinki aurait rebuté. Certains citent John Rubinstein, de Palm et ex-Apple, d'autres Sanjay Jha de Motorola, des anciens de Cisco, HP, Dell, voire de Coca-Cola... « Il y a peu de gens capables de diriger un groupe aussi vaste que Nokia, avec des compétences dans le hardware et les logiciels » note l'experte de Gartner.
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