EDF avance dans ses cessions et échanges d'actifs

Une reconduction pour quelques mois de son mandat donnerait-elle à Pierre Gadonneix l'opportunité de boucler son programme de cessions d'actifs de 5 milliards d'euros ? Peut-être, car les schémas semblent bien avancés. Outre la vente de son réseau britannique de distribution, l'électricien français envisage de faire entrer un nouveau partenaire au capital de British Energy. Selon nos informations, EDF souhaite céder une autre participation de 20 % dans l'exploitant nucléaire britannique, après la vente, en mai dernier, à Centrica, de 20 % de British Energy pour 2,5 milliards d'euros. L'opération permettrait à EDF de garder la majorité du britannique tout en ouvrant davantage le marché outre-Manche, conformément aux souhaits de Bruxelles et Londres. En mai dernier, Ian Marchant, le directeur général du troisième électricien britannique Scottish and Southern Energy (SSE), s'était élevé contre la mainmise de ses deux rivaux sur le marché domestique. Il dénonçait cette association qui contrôle 40 % de la fourniture d'électricité aux clients commerciaux et 25 % de la capacité de production nationale. Interrogé, EDF ne souhaite pas faire de commentaires.Nombreux candidatsEDF n'aurait ainsi pas besoin de vendre une partie du capital de RTE, sa filiale française de transport, cession qui risquait de déclencher les foudres syndicales et politiques. Le groupe français est, en effet, décidé à se séparer de son réseau de distribution d'électricité britannique, le plus important du pays, dont la valeur plancher est officiellement chiffrée à 3 milliards de livres (3,3 milliards d'euros). La presse britannique, qui s'attendait à une mise en vente en septembre, indiquait cet été que les candidats affluent. De nombreux financiers, comme le fonds souverain d'Abu Dhabi, des fonds de pension canadiens, Morgan Stanley Infrastructure, mais aussi des opérateurs comme le réseau national de transport d'électricité National Grid et l'électricien SSE, étaient cités par « The Sunday Times ».Par ailleurs, EDF finalise un vaste accord d'échange d'actifs avec E.ON au terme duquel l'électricien allemand récupérerait 800 MW de capacités nucléaires en France, dont les droits de tirage d'EnBW (filiale allemande d'EDF) sur les réacteurs français de Fessenheim et Cattenom. E.ON pourrait, en outre, récupérer des droits de tirages du futur EPR de Penly, où EDF est déjà associé à GDF Suez, Total et Enel. EnBW recevrait en échange des droits équivalents à 800 MW sur les centrales nucléaires d'E.ON en Allemagne. Enfin, E.ON récupérerait les 35 % d'EDF et des Charbonnages de France dans la Snet, ce qui le mènerait à détenir 100 % du troisième électricien français. Dégagé du contrat de rachat d'électricité qui lie la Snet et EDF, E.ON céderait en échange à EDF et à EnBW des participations majoritaires dans quatre centrales à charbon et à lignite en Allemagne. Sous le coup d'une enquête des autorités de la concurrence de Bruxelles, l'électricien allemand est en effet fortement incité à céder des capacités outre-Rhin à des concurrents.
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