La France reste le pays des barrières invisibles

Les Français, on le sait, n'aiment pas la concurrence. Ni les grandes entreprises, qui ont toujours préféré négocier avec un ministre en se cachant derrière le drapeau du champion national, plutôt que d'affronter une autorité indépendante sur la base de leurs arguments économiques et juridiques. Ni les innombrables professions réglementées qui sont parvenues à défendre leur bouclier légal, malgré le vent de concurrence qui a soufflé au début du mandat de Nicolas Sarkozy et a permis, dès 2008, le vote de la loi de modernisation de l'économie. Pourtant, combien de rapports ont dénoncé le coût fantastique de la faiblesse de la concurrence en France, en termes de pouvoir d'achat, d'activité et d'emplois ? Début 2008, le rapport Attali dénonçait « une France de connivences et de privilèges » et préconisait, « pour la libération de la croissance », de « supprimer les rentes et réduire les privilèges ». En avril 2009, c'est l'OCDE qui, dans son rapport sur la France, estimait que si un premier pas avait été franchi avec la loi LME, un long chemin restait à parcourir : abroger les lois Royer-Raffarin sur l'urbanisme commercial, faire tomber les barrières réglementaires dans les professions juridiques et chez les professionnels de la santé, et accroître la concurrence sur le marché des télécoms, de l'électricité et du gaz, notamment par la suppression des tarifs réglementés. En juillet 2010 enfin, le FMI estimait que la France devait encore déréguler les heures d'ouverture et les périodes de soldes dans le commerce, libéraliser les prix des médicaments en vente libre, ainsi que les services de santé et des professions juridiques et comptables. Vaste programme ! V. S.
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