Le ton monte entre la Chine et le Japon

Les tensions s'amplifient entre la deuxième économie mondiale, la Chine, et la troisième, le Japon. Entre ces deux mastodontes, la polémique s'est encore envenimée ce lundi à la suite de la décision de la justice nippone de prolonger jusqu'au 29 septembre la détention du capitaine du bateau de pêche chinois, Zhan Qixiong, accusé d'avoir heurté des garde-côtes japonais début septembre près d'îlots revendiqués par les deux pays et sous surveillance militaire, les îles Senkaku (Diaoyu en chinois). La presse chinoise a mis en garde sur les risques de représailles. Pékin, qui réclame la libération immédiate du capitaine, a déjà fait savoir qu'il suspendait les échanges de haut niveau entre les deux États. D'autres mesures seraient en vue. Prémices d'une grave détérioration des relations bilatérales, ou gesticulations entre deux pays dont les intérêts sont aujourd'hui très imbriqués ?La Chine est devenue en 2009 le premier partenaire commercial du Japon, devant les États-Unis. En 2009 les échanges bilatéraux ont atteint 239 milliards de dollars contre 184 milliards il y a cinq ans. Et ils franchiront le cap des 300 milliards fin 2010. La Chine exporte des biens électromécaniques, électriques et électroniques, des vêtements et accessoires, du textile, mais aussi de l'énergie fossile. Inversement , le Japon trouve en Chine un débouché commercial qui pallie la faiblesse de son marché intérieur et réanime sa croissance. De son côté la Chine a besoin des biens high-tech nippons, mais aussi d'acier, de plastiques, de chimie. Un des principaux enjeux de la polémique est lié aux îles elles-mêmes et aux gisements de gaz encore inexplorés que recèlent leur sous-sol. Dégradation des liens politiquesLes intérêts sino-japonais se sont aussi tissés par les investissements. Le Japon occupe régulièrement la troisième place parmi les investisseurs étrangers en Chine via des enseignes reconnues (Nissan, Isetan Mistukoshi, Renesas...). De leur côté, les entreprises chinoises lorgnent sur les technologies japonaises, même si le montant des opérations est encore modeste (118 millions de dollars en 2009). « La Chine doit utiliser ses ressources et la force, et doit être prête à endurer des pertes, car si nous ne le faisons pas, le Japon ira plus loin sur sa ligne dure envers la Chine, et le conflit qui est en train d'éclater entre la Chine et le Japon sera encore pire », a tempêté un éditorialiste du « Global Times », un tabloïd chinois. Mais pour Chen Qi, un professeur de l'université de Tsinghua à Pékin, « dans le pire des cas, il y aura une dégradation des liens politiques (...), mais je ne pense pas qu'il y aura un impact direct sur les relations commerciales bilatérales ».
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