Bank of America accusée d'avoir mal évalué ses crédits hypothécaires

Un nouveau front s'est ouvert pour Bank of America. Après la polémique liée aux saisies immobilières, la banque américaine se retrouve dans le collimateur de plusieurs grands investisseurs institutionnels, dont BlackRock, Metlife et Pimco, et la Réserve fédérale de New York. Ces derniers exigent de Bank of America le remboursement de certaines obligations adossées à des crédits hypothécaires acquises au plus fort de la bulle. Ils réclament, plus précisément, le retour d'une partie des 47 milliards de dollars (34 milliards d'euros) qu'ils ont investis entre 2005 et 2007, notamment via Countrywide, rachetée par Bank of America au printemps 2008. D'après le groupe de plaignants, la banque a manqué à ses obligations en ne transmettant pas aux investisseurs une évaluation correcte des prêts rattachés aux produits mis sur le marché. Mardi, le PDG de Bank of America, Brian Moynihan, estimait pour sa part que les investisseurs devaient assumer les risques liés à ses produits. Avant d'ajouter que son groupe était prêt à répondre aux accusations : « Nous avons des milliers de personnes disposées à examiner chacun des dossiers. Nous préférerions que ce sujet soit maintenant derrière nous mais la bonne réponse est de se battre. »Bataille rangéeLa bataille s'annonce disputée, chacune des parties s'efforçant de minimiser ses pertes. L'effondrement du marché immobilier américain et, par conséquent, de la valeur des biens sur lesquels étaient adossés certains titres, a en effet entraîné des pertes abyssales pour les investisseurs institutionnels. Lesquels demandent des comptes aux concepteurs de ces produits. Fannie Mae et Freddie Mac, les deux géants du refinancement hypothécaire nationalisés par le gouvernement américain, ont ainsi contraint les banques à leur rembourser des milliards de dollars. Concernée par ces exigences, Bank of America a indiqué qu'elle disposait de réserves suffisantes pour y faire face mais n'était pas certaine de pouvoir répondre à des demandes supplémentaires. D'après beaucoup d'observateurs, la question du remboursement de titres adossés à des crédits hypothécaires pourrait prendre une ampleur considérable et coûter aux banques, outre-Atlantique, entre 55 et 120 milliards de dollars, d'après JPMorgan. Environ 2.000 milliards de dollars de prêts liés au marché immobilier américain, sur un total de 6.000 milliards émis entre 2005 et 2007, sont défaillants ou risquent de l'être. Alexandre Madde
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