Bénéfices records attendus pour les banques russes

« Le système bancaire s'est vite remis de la crise » a affirmé lundi le directeur de la Banque centrale russe Sergueï Ignatiev, surprenant les observateurs par un enthousiasme inhabituel. Il a déclaré que les bénéfices des banques en 2010 devraient plus que doubler par rapport à 2009 (5 milliards d'euros) pour atteindre le niveau record de 2007. « La liquidité et la capitalisation sont désormais suffisantes » dans le secteur, estime Sergueï Ignatiev, qui souligne que la croissance est revenue dans l'activité de crédit (+ 6 % en termes réels). « Toutes les conditions sont réunies pour une croissance rapide des crédits ». Selon lui, le taux de créances douteuses est désormais « stable ».Le banquier pécherait-il par optimisme ? Les analystes partagent ses estimations sur le volume des bénéfices, mais expliquent ces résultats par un « facteur technique » provoqué par la chute des provisions. À l'inverse, les mauvais résultats de l'année dernière étaient dus à la constitution massive de provisions afin de faire face au bond potentiel des créances douteuses. « Les bénéfices ne viennent pas d'une amélioration de l'efficacité des banques, estime Olga Belenkaïa, analyste à la banque Sovlink. En 2007, les bénéfices étaient dus pour une bonne moitié à l'activité de crédit, qui connaissait alors une croissance de 50 %, tandis que cette année, la croissance du crédit n'est que de 15 %. » Pour Andrew Keeley, analyste chez Troika Dialog, les bénéfices réels, sans compter « l'effet provisions », sont en baisse de 21 % par rapport à 2009 et « les coûts de fonctionnement ont augmenté ». Les profits viennent aussi en bonne partie des opérations en Bourse, dont les indices ont fortement progressé cette année. Sberbank, qui pèse pour un tiers des bénéfices du secteur, ne voit ses crédits aux particuliers croître que d'1 % tandis que les crédits aux entreprises progressent de 5 %.Sur les 1.036 banques russes, 839 ont annoncé des bénéfices. « Une partie des 200 autres banques va disparaître », prédit Guennadi Melikian, 1er adjoint du directeur de la Banque Centrale. Emmanuel Grynszpan, à Moscou
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