Le groupe Crédit Mutuel n'existe pas. Il y a un mois, l'autorité de la concurrence a sanctionné l'ensemble des banques françaises pour entente dans le traitement des chèques. L'amende du Crédit Mutuel a été plafonnée à seulement 3 millions d'euros, au lieu de 45 millions dus, grâce au statut associatif de son organe faîtier. En effet, la Confédération nationale du Crédit Mutuel « représente les groupes » et « assure la défense et la promotion de ses intérêts », selon son site Internet. Mais elle ne fixe toutefois pas de stratégie commune comme le fait BPCE pour les Banques Populaires et les Caisses d'Épargne ou la Fédération nationale du Crédit Agricolegricole pour les Caisses régionales. Car en réalité, il n'existe pas de réelle stratégie commune à l'ensemble du Crédit Mutuel.DépendanceSur les 18 fédérations, quatre sont regroupées autour de Crédit Mutuel Centre Est Europe et trois sous la coupe d'Arkea (Bretagne). Avec la fédération du Nord, ces trois entités sont indépendantes et ont chacune leur stratégie propre. Les neufs autres restent juridiquement autonomes mais très liées à la caisse de l'Est en profitant de ses filiales d'assurances ou de monétique. Et leur dépendance vis-à-vis du Crédit Mutuel Centre Est Europe va se renforcer. À partir du 1er janvier 2011, les fédérations de Normandie (Caen), de Loire-Atlantique (Nantes), et du Centre (Orléans) rejoindront celle de Strasbourg. Celles de Marseille et de Valence devraient les suivre.À terme, le Crédit Mutuel de l'Est devrait ainsi regrouper 10 fédérations sur les 18 existantes dont 15 utiliseront son système informatique, le nerf de la guerre dans la banque. Il imposera alors plus que jamais sa suprématie. En 2009, son produit net bancaire et son bénéfice étaient déjà dix fois supérieurs à ceux d'Arkea, la deuxième fédération du groupe. M.Pe.

latribune.fr

22 Oct 2010, 19:09

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