Air France sort les calculettes. La compagnie estime que les mouvements sociaux contre les retraites lui coûtent près de 5 millions d'euros par jour de grève. « Soit environ 25 millions sur les journées de grève de septembre et d'octobre », précise un porte-parole du transporteur tricolore. Ces grèves touchent les contrôleurs aériens (les mouvements divergent selon les centres et les équipes), certains de leurs syndicats ayant d'ailleurs fait courir leur préavis jusqu'au 22 octobre. Mais aussi, parfois dans tel ou tel aéroport français, des pompiers et des essenciers.De fait, pour chaque jour de grosse mobilisation, la direction générale de l'aviation civile (DGAC) anticipe les problèmes en imposant aux compagnies des coupes dans leurs programmes de vols afin d'éviter des « abattements à chaud » le jour J. Ainsi, vendredi 15 octobre par exemple, elle a demandé aux transporteurs de réduire leurs vols du mardi suivant de 30 % dans les aéroports de la région parisienne, dont au moins 50 % à Orly. À Roissy, la réduction a été de 30 %. Mardi, Air France avait prévu d'assurer 100 % de ses long-courriers et 80 % de ses moyen-courriers.L'addition s'annonce très salée aussi à la SNCF qui parle de « pertes substantielles ». Ceci à cause du fret, plus touché que le trafic passagers car il nécessite la tenue de postes d'aiguillage à la fois sur les grands axes et les petites lignes. Depuis quinze jours, seuls 10 % des trains de marchandises de la SNCF ont pu circuler. Selon la direction, le redressement du fret, en perte depuis des années, est menacé. La SNCF visait l'équilibre économique en 2013. L'union des transports publics et ferroviaires (UTP), qui regroupe la SNCF, EuroCargoRail (Deutsche Bahn), Colas Rail (Bouygues), et Europorte (Eurotunnel) craint à terme le transfert de l'équivalent de 10.000 camions du rail vers la route.

latribune.fr

22 Oct 2010, 19:09

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