Constructa réussit son pari dans les quartiers défavorisés

C'est, selon le promoteur immobilier Constructa, une première depuis trente ans ! Une résidence de 58 logements neufs à petits prix (2.340 euros le mètre carré) doit être inaugurée, ce jeudi, à Mantes-la-Jolie, au sein du quartier du Val-Fourré. Les acheteurs sont majoritairement des primo-accédants qui ont bénéficié des aides publiques du type prêt à taux zéro doublé et TVA à 5,5 %.Depuis 2005, sous la marque Propria, le groupe Constructa présidé par Marc Pietri a réalisé dans des banlieues réputées difficiles, comme Mantes-la-Jolie, Aulnay-sous-Bois ou Montfermeil, 27 opérations (dont 2.022 logements), pour 360 millions d'euros. Le promoteur a conclu un partenariat avec le Crédit foncier pour aider les accédants de ces quartiers à monter leur plan de financement.« Ces opérations dans des quartiers pauvres ne sont pas du mécénat. Elles nous permettent de réaliser des marges de 7 % à 8 % équivalentes aux opérations classiques et avec des risques de commercialisation moindres, car ces logements répondent à de vrais besoins », note Marc Pietri. Mais ce type d'opérations implique que les différents partenaires travaillent en étroite collaboration : « La mairie a accepté de nous vendre le terrain moins cher, bureaux d'études et architectes ont été raisonnables, et nous avons conçu des résidences de petite taille avec des parkings en rez-de-chaussée pour limiter les coûts de construction », poursuit-il.Alors que le déficit de logements, estimé à 500.000, s'accroît de près de 250.000 unités chaque année et que les prix des appartements neufs ont grimpé de 70,6 % depuis 2000, « la réponse immobilière depuis le début des années 2000 n'a pas été appropriée, déplore Marc Pietri. Les promoteurs ont privilégié les particuliers qui bénéficient des systèmes d'incitation à l'investissement locatif au lieu de répondre aux besoins des accédants à la propriété ».Certains ont cédé à la facilitéCette dérive tient aussi au fait qu'il y a une vraie demande de particuliers souhaitant investir dans l'immobilier pour préparer leur retraite et qui se sont détournés de la Bourse après le krach des années 2000. Au-delà, certains promoteurs ont, clairement, cédé à la facilité. « Les logements vendus via les anciens dispositifs Robien ou Borloo ou aujourd'hui via le Scellier ont l'avantage d'être des produits standardisés, faciles à concevoir, à répliquer et à commercialiser, reprend Marc Pietri. Un programme de 100 logements neufs à Bordeaux peut être vendu en trois mois à travers les réseaux d'agences bancaires, qui disposent de centaines de conseillers en gestion de patrimoine. En outre, dans ce cas, les promoteurs n'ont pas besoin de précommercialiser les logements, comme l'exigent les banques pour un programme de logements neufs classique. »La crise a aussi poussé les promoteurs à miser sur le Scellier pour s'assurer une production minimale.
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