Face à la déflation, la Fed pourrait acheter plus de titres indexés sur l'inflation

Désireuse de créer des anticipations inflationnistes pour éviter le spectre de la déflation, la Fed pourrait être amenée à acheter davantage d'obligations d'État indexées sur l'inflation dans le cadre de ses mesures additionnelles « d'assouplissement quantitatif » (abrégé « QE » en anglais). Après une première phase d'achats de 1.550 milliards de dollars de titres d'État et de titres hypothécaires en 2009, une nouvelle vague de « QE2 » devrait être annoncée lors de la prochaine réunion de la Fed, les 2 et 3 novembre prochains. Et celle-ci pourrait offrir une part sensiblement plus forte aux titres indexés (les « TIPS » en anglais) que la précédente mouture, du moins si l'on en juge par les mesures d'urgence déjà mise en place par la Fed pour rassurer les marchés.Inquiètes de la concomitance d'un chômage élevé et d'une inflation faible, l'institution avait déjà fait un premier geste le 10 août en annonçant le réinvestissement des remboursements de son portefeuille hypothécaire de 1.250 milliards de dollars, afin de maintenir ses engagements bilanciels stables. Pour l'instant, la banque centrale a acquis dans ce cadre 55,7 milliards de dollars d'obligations d'État, dont 660 millions de titres indexés sur l'inflation ce mercredi. Soit un total de 1,6 milliard de dollars d'achats de « TIPS » portant leur part à environ 2,8 % de l'enveloppe acquise cette année, contre seulement 1,5 % pour la poche de 300 milliards de dollars d'obligations d'État acquises entre mars et octobre 2009.Faire baisser les rendements Selon Goldman Sachs, les futurs achats de la Fed pourraient aller jusqu'à 1.000 milliards de dollars supplémentaires, et la part plus importante accordée aux titres indexés sur l'inflation permettrait de soutenir davantage leurs prix par rapport aux titres classiques. C'est-à-dire faire baisser leurs rendements comparativement plus vite. Or, la différence de rendement entre les obligations classiques et leurs équivalentes indexées (le « point mort d'inflation ») traduit les anticipations des investisseurs sur l'inflation moyenne à venir sur un horizon temporel donné.« Jusqu'à maintenant, la Fed a favorisé les TIPS dans la zone 10 ans, puis la zone 30 ans, alors qu'elle s'était focalisée sur les échéances courtes lors du ?QE1?», explique Sergey Bondarchuk, stratégiste taux chez BNP Paribas. Un programme pour l'instant payant, du moins si l'on estime que ce remède est le bon pour l'économie américaine. Sur l'échéance 10 ans, ce différentiel (point mort d'inflation) s'établissait à 2,5 % en début d'année, avant de chuter jusqu'à un plus bas annuel de 1,5 % fin août. Ce mercredi, il se situait à 2,08 %, soit tout juste au-dessus de l'objectif implicite de 2% de la Fed.Julien Beauvieux
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