Les maires expriment leur inquiétude

La préoccupation est souvent revenue cette semaine au congrès des maires : en fragilisant l'équilibre des finances locales et en supprimant la clause de compétence générale pour les départements et régions, la réforme territoriale et celle supprimant la taxe professionnelle pourraient bien menacer à terme les investissements culturels, et plus largement le secteur associatif. On cite même l'anecdote suivante : tel président de conseil général d'un département du sud de la France enverrait en cette fin d'année des courriers expliquant aux associations qu'il s'agit peut-être de la dernière fois qu'elles reçoivent des subventions !« Instrumentalisation politique », répliquait-on hier à l'Élysée, où le président recevait plusieurs centaines de maires. Les maires joueraient-ils à (se) faire peur ? Même à Paris, on avoue qu'une baisse généralisée des subventions à la culture n'est pas impossible à l'avenir, vu le contexte.petites communesLe risque est cependant accentué pour les petites communes. « Si la clause de compétence générale est supprimée pour les régions, cela risque d'être dramatique pour nombre de festivals subventionnés par la région, car les petites communes ne pourront pas prendre le relais », assure ainsi le maire (PS) de Lyon, Gérard Collomb. « Le risque d'un désinvestissement existe, car la culture est une politique facultative et que tous les niveaux, de l'État à la commune, interviennent aujourd'hui. Comme tout est flou, il est donc plus facile de s'en désengager. Mais je ne le constate pas encore sur le terrain », nuance Marie-Joëlle Thénoz, associée secteur public Ineum Consulting. Selon l'experte, « le conseil que l'on peut donner aux maires est de dépenser mieux en matière de culture, afin de maximiser l'impact économique de cet investissement ».Précisément, cette orientation pourrait bien « sauver » la culture d'un désinvestissement massif des collectivités locales. Car, comme l'explique Jean Perrin, vice-président de l'association des affaires culturelles des grandes villes de France, « la culture n'est plus la cerise sur le gâteau. Elle est aujourd'hui au c?ur du développement économique des villes. Les maires regarderont donc à deux fois avant de baisser leurs subventions ».Et pas seulement dans les grandes villes : à Arleux, commune de 2.500 habitants près de Douai (Nord), le maire Patrick Masclet assure que la culture restera pour lui « une priorit頻 : c'est l'enrobage des trottoirs de la commune qui attendra.Stéphanie Tisserond
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