Downing Street sous l'eau  ?  La résidence du Premier ministre...

Downing Street sous l'eau ? La résidence du Premier ministre britannique, construite en zone inondable, le serait régulièrement sans la présence des anges gardiens de Londres : près de l'embouchure de la Tamise, un système impressionnant d'écluses a été construit voilà vingt-cinq ans pour éviter les débordements de ce fleuve capricieux.La « Thames barrier » (barrière de la Tamise) permet de fermer temporairement la rivière en cas d'afflux d'eau en provenance de l'embouchure. Pendant ses premières années d'existence, ces énormes cylindres métalliques étaient levés deux ou trois fois par an. Désormais, ils sont utilisés cinq à dix fois plus souvent. Il faut dire que Londres est particulièrement vulnérable : sans la barrière et les multiples digues construites, 115 km2 de la capitale britannique seraient situés en terrain inondable, de même que 25 gares et 54 stations de métro.La Tamise a toujours été une rivière capricieuse : l'eau remonte son cours deux fois par jour quand la marée est haute. Pendant les fortes marées, si le temps est très mauvais au niveau de l'Écosse, envoyant une vague vers le sud de la Grande-Bretagne, Londres se retrouve soudain exposée aux éléments. La hausse du niveau de la mer signifie cependant que la Thames Barrier pourrait ne plus suffire. L'Agence britannique de l'environnement a publié au printemps un rapport sur l'estuaire de la Tamise d'ici 2100. Conclusion : un nouveau barrage, plus en aval, serait nécessaire à partir de 2070. Dans le pire des scénarios envisagés, le niveau de la Tamise au maximum d'une crue pourrait être 2,7 m plus élevé qu'aujourd'hui (probabilité d'une fois tous les mille ans).Avant cela, dès le milieu des années 2030, de nouvelles mesures seront nécessaires. L'agence de l'environnement recommande de surélever les digues existantes de 30 à 60 cm suivant les endroits. Puis, vers 2070, un nouveau système d'écluses, plus en aval que la Thames Barrier, serait nécessaire. Construit à Long Reach, avant que l'estuaire ne s'élargisse trop, celui-ci serait similaire à ce qui existe aujourd'hui, mais plus élevé. Ces recommandations ont été ouvertes à consultation l'été dernier, et le gouvernement britannique prépare sa décision finale, qui doit être annoncée l'année prochaine. La durée de l'étude et son énorme incertitude font qu'aucune décision d'investissement ne sera prise rapidement. Mais Londres sait qu'elle devra se préparer à faire face, d'ici quelques décennies, à une montée des eaux. Éric Albert, à LondresLondresface à la montée des eauxDans une cinquantaine d'années, un nouveau barrage, plus en aval, sera nécessaire.
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