Pékin veut contrôler une croissance effrénée

Comme prévu, la croissance chinoise a poursuivi sa montée en puissance au quatrième trimestre avec une hausse du PIB de 10,7 % et de 8,7 % sur l'ensemble de l'année 2009, bien au-delà des 8 % visés par le gouvernement. Tous les indicateurs publiés jeudi par le Bureau national des statistiques (BNS) montrent que l'économie chinoise se porte bien, même si certains secteurs, à l'instar de l'immobilier (lire ci-contre), demeurent en surchauffe. Les ventes au détail sont en hausse de 15,5 % en 2009, la production industrielle ayant enregistré 11 % de croissance en 2009 (18 % au dernier trimestre). Quant aux investissements en capitaux fixes, ils ont bondi de 30,1 % en 2009, tirés par le plan de relance initié par les autorités chinoises en novembre 2008 et en particulier par le crédit bancaire (9,5 milliards de yuans en 2009). La parade anticrise élaborée par Pékin (586 milliards de dollars) et destinée à soutenir l'industrie lourde et maintenir la consommation intérieure a bien fonctionné : les effets de la relance devraient continuer à se faire sentir tout au long de l'année 2010, permettant à la croissance chinoise de flirter avec la barre des 10 %. Mais les statistiques publiées jeudi confirment aussi les risques de surchauffe : l'indice des prix à la consommation, principale jauge de l'inflation, redevenu positif en novembre, a terminé l'année avec sa plus forte hausse en treize mois (1,9 %). « Le gouvernement, qui avait jusqu'ici axé sa politique sur la croissance, est désormais préoccupé par l'inflation, alimentée par les crédits bancaires et l'accroissement de la masse monétaire », explique Matthew Circosta économiste chez Moody's dans un rapport.nouveaux coups de freinLes mesures déjà prises récemment et celles annoncées jeudi pour contenir le crédit bancaire vont donc être poursuivies, estiment les analystes. De nouveaux coups de frein pourraient être donnés dans les secteurs à risque, en particulier dans l'immobilier. Dès jeudi, le président de la Commission chinoise de supervision bancaire Liu Ming­kang a annoncé que le crédit bancaire ne devrait croître que de 10 % cette année contre 18 % en 2009. « Pékin va continuer à atténuer son plan de relance. Ceci est positif. Les chances de surchauffe et de bulles spéculatives en seront réduites sur le long terme », explique Andy Rothman, stratège chez CLSA Asia-Pacific Markets. Pékin devra aussi veiller en 2010 à garantir une juste répartition des fruits de la croissance. L'écart de revenus entre travailleurs urbains et ruraux a en effet continué de s'accroître en 2009 en Chine : les citadins gagnent aujourd'hui 3,33 fois plus que les habitants des campagnes, selon ces statistiques. nPékin devra veiller en 2010 à garantir une juste répartition des fruits de la croissance.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.