Les PME insensibles aux initiatives du gouvernement

Et si le gouvernement s'agitait pour rien ? À la lecture des réponses aux questions d'actualités posées aux dirigeants de PME par Ipsos dans le cadre du baromètre « La Tribune »-LCL, on peut légitimement s'interroger. En effet, 60 % d'entre eux ne croient pas à la solution des contrats aidés pour résoudre le problème du chômage. Ils ne sont que 32 % à accueillir favorablement cette initiative. Le plan Export lancé par Pierre Lellouche, le secrétaire d'État chargé du Commerce extérieur, qui comprend notamment la création prochaine d'un guichet unique en région pour les entreprises exportatrices (« La Tribune » du 11 février), n'est pas réellement incitatif puisque 70 % des PME déclarent ne pas avoir l'intention de prendre le chemin de l'international cette année. Pourtant, comme l'explique Yves Fradier, directeur de clientèle chez Ipsos, « le salut pourrait notamment venir de l'Allemagne qui a connu une croissance de + 3,6 % en 2010, quand elle n'a été que de + 1,5 % en France. Rappelons que 22.000 PME françaises exportent en Allemagne, quand 35.000 PME allemandes exportent en France ». Selon les résultats du baromètre, la demande à l'export a nettement progressé en février, atteignant son plus haut niveau depuis juin 2007. Cette conquête des marchés étrangers permettrait de stimuler une activité toujours trop peu dynamique en France, en témoigne la stabilité de ce baromètre en février à un niveau tout juste supérieur à sa moyenne de longue période. Certes, l'activité se redresse dans l'industrie et les services, comme en témoigne la nouvelle hausse constatée ce lundi de l'indice PMI réalisé par la société d'études Markit. Mais ce redressement de l'activité n'est pas assez puissant pour relancer l'emploi dans les PME. Interrogés par latribune.fr, près des trois quart des PME n'embaucheront pas au premier semestre.Sans être catastrophiquesÉvidemment, dans ce contexte, l'investissement ne repartira pas non plus, en particulier dans l'industrie où 16 % des entreprises comptent augmenter, moderniser ou renouveler leurs capacités de production. Sans être catastrophiques, les perpectives ne sont guères réjouissantes. Compte tenu de la baisse attendue de la consommation, provoquée notamment par l'arrêt de certaines mesures de soutien budgétaire comme la prime à la casse, Olivier Eluère chez LCL n'est pas d'un optimisme débordant. « Une croissance auto-entretenue, avec reprise de l'emploi et des dépenses d'investissement, devrait se mettre en place, mais très progressivement. Après une croissance mitigée au quatrième trimestre, [+ 0,3 %], la progression du PIB est prévue à 0,5 % au premier trimestre. La croissance annuelle devrait atteindre 1,5 % en moyenne en 2011, soit le même rythme que celui enregistré en 2010 », anticipe l'économiste. S'il est encore trop pour gloser sur l'objectif de croissance du gouvernement, qui s'élève à 2 %, on peut tout de même dire que les choses sont mal engagées.
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