Les facs parisiennes regrouperont leurs sites

C'est un projet de très longue haleine. Alors que partout en France, les universités se regroupent en pôles de recherche et d'enseignement supérieur (Pres), la recomposition du paysage universitaire parisien ne devrait pas prendre forme avant... 2020. C'est l'échéance fixée par Bernard Larrouturou, dont le rapport final a été publié vendredi. « Mon rapport fournit une vision globale et fixe le cap. Après, il y a dix ans de travail », confie Bernard Larrouturou à « La Tribune ». Pas étonnant, quand on sait que les huit universités parisiennes sont réparties sur 130 sites...Reprenant les grandes lignes de son rapport d'étape (« La Tribune » du 6 octobre 2009), l'ancien directeur général du CNRS préconise donc la structuration des universités autour de trois Pres, préalable pour bénéficier des 700 millions d'euros de l'Opération Campus. Cet objectif, défendu depuis plusieurs mois par la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, a poussé les huit universités parisiennes à ébaucher, non sans mal, un schéma de regroupement. Seul un Pres, Paris-Cité (Paris V, Paris VII, Sciences po, l'Inalco notamment), a été officiellement créé, le 10 février. Le Pres porté par Paris II, Paris IV et Paris VI doit se constituer en fondation de coopération scientifique d'ici à juin. Mais Valérie Pécresse l'a invité vendredi à « approfondir » sa réflexion sur le choix de son nom (l'utilisation du nom Sorbonne posant problème) et sur « la présence éventuelle de grandes écoles ». « Ce n'est pas une condition sine qua non, mais c'est un message fort », décrypte Bernard Larrouturou, rappelant que Paris VI coopère avec de nombreuses écoles d'ingénieurs. Dernier-né, le projet Hesam (Paris I, Cnam, ESCP Europe, EHESS notamment et probablement l'ENA) doit être finalisé d'ici à mars. Quant au projet de campus Paris Sciences-Lettres-Quartier latin défendu par Normale sup, « ce n'est pas un Pres », rappelle Bernard Larrouturou, prudent face au ralliement de dernière minute de Dauphine, en vue de créer un quatrième Pres. Pour l'heure, Valérie Pécresse préfère encourager ses membres à s'allier aux Pres parisiens.maîtrise d'ouvrageReste la question épineuse de l'immobilier. L'objectif fixé par Bernard Larrouturou est de passer de 130 sites - dont certains de taille minuscule, une dizaine de mètres carrés - à 45 sites. Une gageure. D'autant que les propriétaires sont multiples. Plusieurs plans de regroupements ont d'ores et déjà été identifiés comme le projet Poliveau, qui doit permettre à Paris III de passer de 10 sites à 2 sites ou le projet de Paris VI (voir l'encadré ci-dessous). Pour accompagner les universités dans la gestion immobilière et, le cas échéant, assurer la maîtrise d'ouvrage, un établissement public sera créé. Au chapitre des cessions, Bernard Larrouturou se veut très prudent et n'a pas tenu à publier la liste des sites identifiés. Valérie Pécresse s'est engagée à maintenir les plus prestigieux d'entre eux. Mais, à titre d'exemple, il est évident qu'une université comme Paris I, éclatée sur 29 sites, devra en abandonner certains. Il pourrait, par exemple, être envisagé d'en regrouper dans la caserne Lourcine, boulevard de Port-Royal, ce qui implique un accord avec le ministère de la Défense.
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