Le domaine skiable de Whistler vendu aux enchères

Whistler la belle » est-elle en danger ? L'avenir de la luxueuse station de Colombie-Britannique, qui accueille actuellement les Jeux olympiques d'hiver, va se jouer entre New York et Vancouver à l'occasion d'une vente aux enchères vendredi prochain. L'actuel propriétaire des pistes de la station, le fonds d'investissement privé Fortress, avait mis la main sur ce joyau en 2006, via le rachat d'Intrawest pour 2,8 milliards de dollars canadiens (environ 2 milliards d'euros), contractant une dette de 1,5 milliard de dollars. Mais ce que ne pouvait pas prévoir Fortress, c'est que la crise financière allait frapper l'ensemble de l'économie mondiale.Du coup, l'immobilier est en stand-by et la situation financière d'Intrawest, qui possède également d'autres stations et dont les revenus proviennent en grande partie du marché immobilier, est plombée. « Il leur a fallu emprunter beaucoup d'argent. Peut-être trop. Maintenant, ils ont des soucis pour tout rembourser », constate Ken Melamed, le maire de Whistler. En coulisse, on s'agite donc pour récupérer « la plus grande station d'Amérique du Nord ». Les Américains de Vail Resorts, les Canadiens Resorts of the Canadian Rockies, ainsi qu'un groupe d'investisseurs québécois se seraient positionnés pour acquérir la station.Car Whistler, c'est 2 millions de visiteurs par an, 23.000 travailleurs saisonniers, 200 pistes, 38 remontées et plus de 3.300 hectares de domaine skiable. Quant au business, il est tout simplement juteux. « Ce n'est pas parce que les montagnes sont à vendre qu'elles vont partir. Je crois que le business sera toujours là et que le village et le ski seront toujours fantastiques ici », témoigne Kelly Cullen, qui tient le magasin Red Canoe. Cette dernière s'est d'ailleurs installée en ville il y a six mois. En toute connaissance de cause. C'est dire si la confiance est de mise.Même état d'esprit du côté de Ken Melamed, qui confie n'avoir « aucun souci sur le futur de la station ». Mais le premier magistrat de Whistler s'inquiète quand même sur l'identité du repreneur. « On veut un propriétaire qui continue d'investir, parce que dans une station comme la nôtre, il faut poursuivre les investissements », explique-t-il. À l'en croire, depuis que la station a vu le jour, en 1966, le retour sur investissement est dix fois supérieur à l'investissement de base. Autant dire que la mairie ne souhaite pas s'arrêter en si bon chemin. Mais il faut pour cela qu'un repreneur se positionne rapidement et débourse une somme estimée à 500 millions de dollars (environ 350 millions d'euros). À moins qu'une entente de dernière minute entre Fortress et ses créanciers ne vienne une nouvelle fois changer la donne.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.