Le marché peine à intégrer la reprise économique

Le marché se serait emballé un peu vite dans ses projections. Certes, la montée du risque public observée au cours des deux derniers mois, matérialisée par la précarité financière des Pigs (Portugal, Italie, Grèce, Espagne), a été de nature à alimenter les craintes des opérateurs. Provoquant des pressions vendeuses sur le compartiment des actions, à l'image des replis de 4 % à 6 % du DJ Stoxx 50 et du CAC 40 depuis début janvier. Du côté de Wall Street, le courant vendeur a été davantage contenu, mais le S&P 500 reste en repli sur la même période.Le mouvement baissier a, sans conteste, été alimenté par quelques francs-tireurs du côté des fonds spéculatifs ayant vendu des actions pour acheter de la dette décotée. Néanmoins, les opérateurs seraient allés un peu vite en besogne en pensant que les engagements asphyxiants de quelques gouvernements étaient susceptibles de réduire à néant l'embellie économique observée à partir du deuxième trimestre 2009. D'ailleurs, les indices boursiers de part et d'autre de l'Atlantique s'éloignent peu à peu de leurs points bas de début février. Le CAC affiche un gain de plus de 4,5 % par rapport à son plancher du 5 février, à 3.563,76  points. Le S&P 500 s'est, quant à lui, apprécié de plus de 5 % depuis son point bas du 8 février (1.056,74 points). Selon François Chevallier, stratégiste chez Banque Leonardo, « les projets bancaires d'Obama, le resserrement monétaire chinois ou les déficits grecs n'ont servi que de prétexte à la correction des marchés en janvier ». Et d'ajouter, « en filigrane, les investisseurs s'interrogeaient sur l'avenir de la reprise, inquiets notamment de voir le chômage remonter aux États-Unis et l'immobilier rechuter ».Finalement, l'expert pense que les marchés ont chuté trop tôt. D'après lui, les statistiques américaines montrent que la reprise technique est toujours d'actualité et qu'elle se diffuse, entre autres, à la demande. D'ailleurs, l'annonce par la Fed d'un relèvement de 0,5 % à 0,75 % de son taux d'escompte ne devrait pas pénaliser les marchés actions, selon Patrice Gautry, économiste à l'Union Bancaire Privée. Notamment parce que cette mesure traduit une marque de confiance dans la reprise de la croissance.« La confiance des promoteurs immobiliers (indice NAHB) repart à la hausse, tout comme celle des permis de construire. Cette tendance démontre sans doute que le pire est peut-être passé là où on commençait à évoquer une rechute de l'immobilier américain », analyse François Chevallier. Le spécialiste souligne également le dynamisme des exportations américaines confirmant que « les États-Unis importent de la croissance des pays émergents ». Pour lui, le rebond du PIB américain pourrait avoisiner 3,5 %. Ce qui impliquerait un cours d'équilibre proche de 1.270 pour le S&P 500 et de 4.400 pour le CAC 40. De quoi espérer une seconde moitié de trimestre plus heureuse.
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