Une hydrolienne produira de l'électricité sur l'île d'Ouessant

Dix ans après avoir initié son projet d'hydrolienne (une sorte d'éolienne sous-marine capable de produire de l'énergie à partir des courants), Jean-François Daviaux, le dirigeant de Sabella SAS, touche au but. Dans le cadre de l'appel à manifestations d'intérêt (AMI) sur les énergies renouvelables, l'État a notifié à la société finistérienne une aide de 3,5 millions d'euros. Cette somme participe au financement de l'hydrolienne D10. D'une puissance nominale de 500 kw, cette machine sera immergée à 55 mètres de profondeur dans le Fromveur près d'Ouessant au début de l'année 2012. L'énergie produite sera injectée dans le réseau électrique de l'île et permettra de couvrir un quart de la consommation électrique des Ouessantins. « L'insularité pose de nombreux problèmes en matière d'énergie en particulier son coût, son acheminement et son impact écologique, puisqu'elle provient s'agit souvent de combustibles tels que le fioul. Cela ouvre des marchés à notre technologie », affirme Jean-François Daviaux, qui souhaite mettre en place, à terme, une véritable ferme hydrolienne près de l'île d'Ouessant. En parallèle, une expérience est actuellement en cours de déploiement dans le nord du Québec où Sabella a créé une filiale aux côtés d'acteurs locaux. 10 millions d'investissementL'investissement nécessaire au développement de l'hydrolienne D10, qui s'appuie sur les courants de marées pour entraîner un rotor créateur d'énergie, se monte à 10 millions d'euros. Outre l'apport de l'État, l'entreprise vient d'annoncer l'arrivée au capital de deux nouveaux actionnaires. Il s'agit de deux acteurs du monde pétrolier : Geopetrol et Saipem (ex-Bouygues Offshore) qui apportent au total 1,5 million d'euros. « Une levée de fonds complémentaire de l'ordre de 4 millions d'euros est actuellement en cours auprès d'investisseurs identifiés. Elle devrait être finalisée d'ici au mois de juin », indique Jean-François Daviaux. Par l'intermédiaire des fonds européens, dont elle assure la répartition, la région Bretagne complète le financement du projet à hauteur d'1 million d'euros. « La mise en oeuvre d'une filière dédiée aux énergies marines renouvelables, (énergies marémotrices, houlomotrices, éolien offshore et flottant ou des biocarburants), est d'un intérêt stratégique pour la Bretagne. Pour des raisons liées à l'emploi et à notre emplacement géographique, qui est ici un atout majeur, et aussi pour tendre vers l'autonomie énergétique de la région », reconnaît Jean-Yves Le Drian, le président du Conseil régional. La Bretagne ne produit que 7 % de l'électricité consommée sur son territoire.Mikaël Cabon, à Brest
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